L’Orchestre National de Jazz joue Martial Solal Dodecaband

Fred Maurin a été, à la tête de l’Orchestre National de Jazz, un compositeur résolument tourné vers la création contemporaine, n’hésitant pas à explorer (avec Steve Lehman notamment) des territoires musicaux aventureux — il prépare d’ailleurs un programme avec sept instrumentistes de l’Ensemble Intercontemporain, dont la création aura lieu à l’automne. Or, il est aussi en parallèle l’artisan d’une valorisation du répertoire français de jazz et de la mise à l’honneur du travail de ses prédécesseurs à la tête de l’institution (par le biais de l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ). Après avoir redonné vie à Anna Livia Plurabelle d’André Hodeir en 2021, cette ambition patrimoniale se trouve réaffirmée cette année par la mise en lumière des partitions que Martial Solal avait conçues au début des années 1990 pour son Dodecaband.

Savant et ludique

Bien que le pianiste ait abondamment composé pour cette formation constituée, comme son nom l’indique, de douze musiciens, sa seule trace phonographique est un album consacré à la musique de Duke Ellington paru en l’an 2000. Reprenant la structuration traditionnelle d’un big band avec un effectif allégé, le Dodecaband permettait à l’écriture de Solal, à la fois savante et ludique, de se déployer avec autant de précision que de subtilité. C’est ce que devrait permettre de redécouvrir cet unique concert dans lequel un ONJ réduit, fidèle à l’instrumentation d’origine, redonnera vie à un ensemble des pièces inédites sur disque, complétées de deux arrangements tirés du disque dédié à Ellington. Le piano sera tenu par Bruno Ruder, qui ouvrira la soirée en solo.

Vincent Bessières