Les Mauvaises

©S’inspirant d’un fait réel, René Zahnd signe un huis clos à travers lequel deux hommes questionnent la relation à l’autre et à soi-même.

S’inspirant d’un fait réel, René Zahnd signe un huis clos à travers lequel deux hommes questionnent la relation à l’autre et à soi-même.

Publié le 10 mai 2007

Faisant entendre l’inouï en adeptes du décalage et de l’équilibrisme entre
maîtrise et ratage, Patricia Clément et Martine Thinières réinterprètent
l’histoire de la musique avec malice et talent.

Faussement idiotes, déjantées et candides, audacieuses et pétries de cette
sagesse des fous qui sauve le monde de la pesanteur du sérieux, Rose et Blanche
taquinent la note et le verbe et réinterprètent l’histoire de la musique avec
poésie et humour. Les deux comédiennes et violoncellistes Patricia Clément et
Martine Thinières se veulent les héritières de Peter Sellers et de la
milliardaire excentrique Florence Forster Jenkins dont le talent consistait à
être persuadée d’en avoir ! Jouant du hiatus assumé entre leur parfaite maîtrise
technique et leur désir iconoclaste, les deux artistes, « spécialistes
mondiales autoproclamées de la musique distancée » revendiquent le ratage
comme art de vivre et l’absurde comme étendard. Pérégrinant dans un univers
poétique empruntant autant à Nietzsche qu’à Bourdieu, Yvette Horner ou Michel
Platini, ces deux ingénues libertaires sortent allègrement des rets de la gamme,
en clownesses inattendues et désopilantes.

Catherine Robert

Les Mauvaises, texte, interprétation et mise en scène de Patricia Clément
et Martine Thinières. Du 9 mai au 2 juin 2007. Du mardi au samedi à 19h, matinée
le samedi à 15h. Théâtre des Mathurins, 36, rue des Mathurins, 75008 Paris.
Réservations au 01 42 65 90 00. Reprise au Lucernaire du 8 juin au 22 septembre.