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Les Francophonies en Limousin : Célébrer la création de langue française

<i>Les Francophonies en Limousin</i> : Célébrer la création de langue française - Critique sortie Théâtre
Crédit photo : Maryse Boulanger. Légende photo : « Comédie, d’après Samuel Beckett : l’une des trois Fantasmagories technologiques de Denis Marleau. »

Publié le 10 septembre 2008

Le festival Les Francophonies en Limousin fête son 25ème anniversaire. Une édition qui, parmi de nombreuses créations pluridisciplinaires, met en avant les réalisations de deux metteurs en scène : le Québécois Denis Marleau et le Français Thierry Bédard.

Du théâtre, de la danse, du cirque, de la musique, des lectures, des expositions d’art plastique et de photographie : en 25 ans, Les Francophonies en Limousin se sont affirmées comme l’un des principaux rendez-vous culturels de l’automne, une véritable caisse de résonance de l’actualité artistique francophone. Créé en 1984 par Pierre Debauche (qui en confia la direction à Monique Blin), ce festival a longtemps privilégié le théâtre et les écritures africaines. C’est sous l’impulsion de Patrick Le Mauff (directeur de 2000 à 2006), que Les Francophonies ont fini par s’ouvrir à d’autres espaces géographiques et d’autres disciplines artistiques. « Patrick Le Mauff a structuré un rapport au public moins militant, davantage en prise avec l’artistique, explique Marie-Agnès Sevestre, actuelle directrice des Francophonies. Il a travaillé sur la sensibilité des spectateurs, sur les formes, a ouvert le festival à la pluridisciplinarité. Lorsque je suis arrivée, en 2006, j’ai renoué des liens forts avec l’Afrique, mais en privilégiant moi aussi l’esthétique au politique, l’exigence artistique au militantisme. Je crois qu’aujourd’hui, les artistes africains ayant atteint une indéniable maturité de création, la question n’est plus de leur envoyer des metteurs en scène français pour leur enseigner leur art. »
 
A l’écoute d’un monde où notre culture plonge ses racines  
 
Envisageant ainsi les échanges artistiques entre les différents pays francophones comme de véritables relations d’égal à égal, Marie-Agnès Sevestre réfute toute idée de condescendance pédagogique. « Grâce au français, poursuit-elle, cette langue commune devenant un vecteur, une sorte d’électricité entre nous tous, il est possible de travailler ensemble. Les Francophonies ont la particularité de concentrer à Limoges de multiples reflets de l’état du monde, de prendre la température des différentes sociétés que notre langue permet d’explorer. Cette ville devient alors un endroit de respiration, de collaboration, de laboratoire, entre des individus qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés ailleurs. Je crois pouvoir dire que ce bouillonnement est unique en France. » Un bouillonnement qui, lors de cette nouvelle édition, passera notamment par le Québec et Madagascar, à travers les gros plans effectués sur les metteurs en scène Denis Marleau (Le Complexe de Thénardier, d’après le texte de José Pliya ; Les fantasmagories technologiques I, II, III, à partir de textes de Jon Fosse, Samuel Beckett et Maurice Maeterlinck) et Thierry Bédard, qui a conçu deux spectacles à partir d’explorations littéraires et sensibles faites à Madagascar (47, d’après le récit de Jean-Luc Raharimanana ; Epilogue d’une trottoire, d’après un texte d’Alain Kamal Martial).
 
Manuel Piolat Soleymat


Les Francophonies en Limousin, du 23 septembre au 5 octobre 2008. Horaires, lieux et programmation complète sur www.lesfrancophonies.com

A propos de l'événement


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