La Terrasse

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Espia a una mujer que se mata

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Structure dédiée aux pratiques artistiques contemporaines, le Volapük est coordonné par un collège de conseillers artistiques et par les membres de la compagnie Théâtre à cru. Alexis Armengol, fondateur de ce collectif multidisciplinaire, revient sur son univers et sur l’identité de cet espace de création.

Publié le 10 janvier 2008

De la Russie à l’Argentine

L’Argentin Daniel Veronese s’invite chez Oncle Vania pour en faire résonner l’écho dans son pays…, et jusqu’à nous.

Il faut quitter l’agitation cosmopolite de l’Avenida Corrientes, l’artère théâtrale de Buenos Aires, pour trouver El Camarín de las Muslas. C’est là, dans ce repaire effervescent niché au cœur d’Almagro, que Daniel Veronese et sa troupe ourdissent leur théâtre alternatif : un art engagé, dépouillé des atours chichiteux du formalisme comme des machineries spectaculaires, un art qui s’appuie sur l’essentiel, c’est-à-dire le texte, les acteurs, l’espace. Ancien charpentier, l’auteur et metteur en scène, fondateur du fameux collectif El Periferico de Objeto, a gardé une belle manière d’artisanat, un goût pour l’émotion lardée de cet humour argentin si singulier, acide et gai tout à la fois. Il s’invite aujourd’hui chez Oncle Vania. « J’essaie de me rapprocher des classiques », confie-t-il.« Comme ils sont très bien écrits, je peux les retravailler, faire ma propre déconstruction mais avec une structure solide et efficace. »
 
Un humour singulier : acide et gai tout à la fois
 
Dans le portrait attentif et cinglant de cette vieille Russie en perdition que peint Tchekhov, Daniel Veronese a reconnu des traits du marasme qu’a traversé son pays, violemment touché par la crise de 2001. Il a brodé sur cette trame les fils de son histoire, cousant aussi quelques motifs empruntés aux Bonnes de Genet. « Il n’y aura pas de costumes de théâtre, ni de mélodies bucoliques dans les salons familiaux », prévient-il. « Aucune trace qui rappelle un temps champêtre. » C’est dans un décor de « récup. » cabossé que se joue l’âpre spectacle des folles espérances d’antan, englouties d’une traite dans la banqueroute du présent et les piteux renoncements. Ce drame à fleur de peau, enlevé par sept comédiens d’exception, « pose petit à petit quelques questions d’ordre universel : l’alcool, l’amour de la nature, les animaux sauvages et la recherche de la vérité à travers l’art. Dieu, Stanislavski et Genet. »
 
Gwénola David


Espia a una mujer que se mata (spectacle en espagnol surtitré), adaptation et mise en scène de Daniel Veronese. Du 21 au 23 février 2008.

A propos de l'événement



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