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La mort d’Hercule

La mort d’Hercule - Critique sortie Théâtre
Crédit Photo : Hervé Trioreau Légende : « TBO #4 : une performance d'Olivier Dohin avec Raphaël Dupin, lors des quatre jours du Volapük, en 2007. »

Publié le 10 janvier 2008

Une tragédie du double déclin

À partir des Trachiniennes de Sophocle, Georges Lavaudant crée La mort d’Hercule. Une façon de se pencher sur le mythe du héros à travers le portrait d’un être invincible et souillé.

Avec Ajax Philoctète en 1997 — un condensé d’archétypes sophocléens — Georges Lavaudant a arpenté le répertoire grec. Poursuivant son mouvement, le metteur en scène a tout d’abord eu pour dessein de concevoir un spectacle avec les deux versions d’Hercule : Les Trachiniennes de Sophocle et Héraklès Furieux d’Euripide. Mais les circonstances inattendues de son départde la direction du Théâtre de l’Odéon l’ont amené à revoir son projet initial : « J’ai dû imaginer quelque chose de plus rapide, de plus modeste, une réduction un peu foraine des Trachiniennes destinée à trois acteurs — Astrid Bas, Laurent Ménoret, André Wilms — et à un musicien, Grigoris Vassilas ».Quatre artistes qui portent sur scène cette « tragédie du double déclin », selon l’expression de Karl Reinhardt, tragédie traversant les destins funestes d’Hercule et de son épouse Déjanire.
 
La rencontre d’un homme avec son destin
 
Placée sous la coupe mélancolique de la beauté et de l’effroi, Déjanire « est l’une des figures féminines les plus travaillées de tout le théâtre de Sophocle », assure Daniel Loayza, auteur du texte français de La mort d’Hercule. Jeune femme pourchassée pour ses charmes, compagne délaissée par un époux absent et infidèle, Déjanire — littéralement celle qui tue (ou consume) son époux — tente de le reconquérir en utilisant, comme philtre d’amour, le sang du centaure Nessus tombé sous une flèche empoisonnée d’Hercule. Mais cette tentative, loin de raviver la passion du héros, se retourne contre son destinataire. « Hercule met en place sans le savoir les éléments de sa propre perte », explique Georges Lavaudant. « Invincible, il tue le centaure qui le tue. Après son long périple de douleurs, dont l’épreuve de l’amour et de la jalousie, la même flèche lui est renvoyée. Ces aventures révèlent un laboratoire-fabrique de la fatalité. »
 
Véronique Hotte


La Mort d’Hercule (spectacle en français), mise en scène de Georges Lavaudant. Du 20 au 24 février 2008.

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