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Seule sur scène, Déborah Joslin incarne Face de cuillère, une enfant qui ne parle pas comme une enfant. Cet hymne à la vie, signé Lee Hall, est mis en scène par Laurent Laffargue.
D’où vient, d’après vous, la force de l’écriture de Lee Hall ?
Laurent Laffargue : Lee Hall est un auteur inclassable. Même s’il peut ressembler à Ken Loach ou Mike Leigh, dans son rapport à la comédie sociale et son génie du dialogue, il crée des situations dignes des Monty Python. Car il ne tombe jamais dans le pathos ou le misérabilisme, fait toujours preuve d’humour et de distance. D’ailleurs, ses personnages s’adressent souvent aux spectateurs comme pour dire : « Voyez, vous êtes comme nous, des êtres fragiles qui se débattent avec des sentiments contradictoires, avec vos tendresses, vos névroses… ». Dans Face de cuillère, il nous parle d’étincelles de vie : celles qui, dans l’écoute et l’amour de l’autre, peuvent probablement nous écarter de nos pires démons.
Comment vous emparez-vous de cette pièce ?
L.L. : Face de cuillère est une œuvre délicate à mettre en scène. Elle donne à voir et entendre une jeune fille, entre adolescence et âge adulte, qui nous raconte sa vie. Une mère alcoolique, un père absent, un médecin qui lui décrit les horreurs de la guerre pour l’aider à relativiser les choses de la vie et de la mort… Avec une fausse naïveté, elle se confie sur sa différence, sans faire cas du jugement des autres. Face de cuillère vient mettre en éveil notre sens du merveilleux et de l’éphémère. Pour la scénographie de ce spectacle, j’ai choisi un espace vide. Un simple rideau blanc tombe du ciel. Dans cet espace mental, une pensée concrète est dite, avec vérité et sincérité. Ici, pas de mensonge, pas de fuite. La mort rôde, mais Face de cuillère la regarde droit dans les yeux, comme elle regarde dans les nôtres, avec honnêteté, sans filtre.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de confier ce rôle à Déborah Joslin ?
L.L. : C’est la quatrième fois que je travaille avec Déborah Joslin, qui est une comédienne originale, virtuose. Comme beaucoup d’actrices et d’acteurs, elle a gardé en elle l’enfant qu’elle a été. Elle porte aussi un doux mélange de clown et de tragédienne, pouvant passer de l’un à l’autre en un battement de cils. Déborah Joslin a quelque chose d’intemporel. À la façon d’un ange, elle nous conte l’histoire d’une enfant dont le courage nous bouleverse.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 21h30. Relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 04 65 00 00 90.
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