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Avignon / 2022 - Entretien / Guy-Pierre Couleau
Guillaume Corbeil interroge notre devenir sociétal, à l’heure des mégalopoles et de l’individualisme. Guy-Pierre Couleau met en scène Moana Ferré et Nils Ohlund dans cette comédie au vitriol.
« C’est une comédie, acide et caustique. Le Centre des Auteurs Dramatiques de Montréal m’avait donné ce texte que j’ai lu en rentrant en France. J’ai été très surpris de découvrir cette forme très drôle en adresse directe au public, son écriture scénaristique très efficace, qui suggère à elle seule des décors, des espaces et des psychologies. Guillaume Corbeil n’est pas mis en scène en France, malgré son talent couronné en 2016 par le prix Michel-Tremblay. L’auteur explique la genèse de sa pièce : il cherchait à se loger ; les loyers du centre-ville de Montréal étant de plus en plus chers, il s’est mis à chercher de plus en plus loin, en banlieue, dans des projets sur plans, virtuels. A cela, s’ajoutait le constat des fantasmes publicitaires, qui nous laissent espérer devenir plus beaux, plus séduisants, plus jeunes. Tout commence donc par la soirée promotionnelle organisée par deux agents immobiliers vendant un projet sur plan. Ils jouent notre vie future projetée dans ce lotissement. Ils deviennent le couple idéal qui évolue dans ce complexe immobilier parfait.
Humour et virtuosité
J’ai travaillé avec Moana Ferré il y a vingt ans. Depuis, elle a fait son chemin au théâtre et au cinéma et maîtrise parfaitement l’équilibre entre gravure de mode et sincérité. Nils Ohlund, lui, est un véritable arlequin, capable de rire de sa propre image : un vrai Fregoli ! J’avais besoin de ces acteurs virtuoses qui ne se prennent pas au sérieux. L’art du rire est très difficile : l’aborder était quasi un défi personnel. Dans cette pièce, il est en plus un appel à la clairvoyance : il s’engage socialement, sans être moralisateur. On pense aux Choses, de Perec : le même consumérisme à outrance, le même conformisme dans le désir de posséder les derniers gadgets fabriqués par des esclaves en Chine, dans une passion du superflu que je trouve effrayante, même s’il s’agit ici d’en rire. »
Propos recueillis par Catherine Robert
à 19h. Relâche les 12, 19 et 26 juillet. Tél. : 04 84 51 09 11. Durée : 1h10.
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