Qu’est-ce qui obsède tant les chorégraphes dans la partition de Stravinsky ? Une question insoluble, des réponses multiples.
Si l’on reconnaît chez de grandes figures de la danse un certain génie à chorégraphier le Sacre (Béjart, Bausch, Preljocaj), on recherche toujours chez les autres les motivations pour réécrire le mythe. Pour le chorégraphe canadien Daniel Léveillé, le challenge est double, puisqu’il s’agit de remonter une œuvre fondatrice de son propre travail, née en 1982. Il change aujourd’hui sa distribution, confiant la danse à un quatuor masculin, là où prédominait jadis la présence féminine. La partition s’égrène au son de deux pianos, distinguant dans les corps quatre partitions chorégraphiques distinctes. Emanuel Gat, israélien installé depuis peu en France, ouvre la voix de la sensualité en osant la lascivité de la salsa. Deux confrontations qui traduisent une même envie, retrouver le printemps à l’aune d’une histoire musicale et chorégraphique très riche.
N. Yokel
Deux Sacres du Printemps, de Daniel Léveillé et Emanuel Gat, le 22 janvier à 20h30 à l’Apostrophe, Théâtre des Louvrais, place de la paix, 95 Pontoise. Tel : 01 34 20 14 25.