Un Conte de Noël d’après le film d’Arnaud Desplechin, mise en scène Julie Deliquet

C’est une réunion de famille qui, en quatre actes et quatre soirées, voit se jouer et rejouer les secousses dramatiques, sensibles, psychanalytiques, mais aussi comiques, d’une catharsis familiale. Nous sommes à Roubaix, chez les Vuillard. Abel et Junon, un vieux couple ayant traversé ensemble les épreuves de la vie, reçoivent leurs enfants pour Noël. C’est la première fois depuis des années qu’Elizabeth, Henri et Ivan se retrouvent tous les trois chez leurs parents (Henri a, par le passé, été banni du cercle familial par sa sœur). Mais si ce réveillon n’est pas un réveillon comme les autres, c’est aussi parce que Junon est atteinte d’un cancer. Pour avoir une chance de guérir, elle doit trouver un donneur de moelle osseuse.

Les méandres tragi-comiques d’affrontements familiaux

Incarnée par une troupe de douze comédiennes et comédiens (Julie André, Stephen Butel, Éric Charon, Solène Cizeron en alternance avec Élise Martin, Olivier Faliez, Jean-Christophe Laurier, Agnès Ramy, Marie-Christine Orry, Thomas Rortais, David Seigneur, Hélène Viviès, Jean-Marie Winling), cette adaptation théâtrale du film d’Arnaud Desplechin cherche à « rester fidèle à la langue du cinéaste tout en faisant la part belle aux acteurs et à [leur] liberté ». Au sein d’un dispositif bi-frontal, les interprètes d’Un Conte de Noël poursuivent les recherches sur l’art de l’acteur et l’écriture scénique que mène, depuis sa création en 2009, la Compagnie In Vitro. Des recherches qui visent à centrer la représentation sur le comédien et la profondeur du présent. Et ainsi à défendre, à travers cette réflexion sur la filiation et la transmission dirigée par Julie Deliquet, l’idée « d’un geste théâtral collectif » en prise directe avec le monde.

Manuel Piolat Soleymat