Paris l’été, un festival pour se retrouver. Rencontre avec Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel
Dans le strict respect des consignes [...]
Le collectif La Cohue monte une version tout en proximité du public d’Orphelins, thriller familial détonnant de l’auteur anglais Dennis Kelly.
Dennis Kelly, auteur contemporain pour le théâtre et la télévision, est un héritier du fameux théâtre « in yer face » anglais des années 1990, que l’on connaît notamment à travers Sarah Kane. Dans Orphelins, Kelly conjugue l’art du coup de poing et une dramaturgie plus traditionnelle, quoique revisitée, du huis clos familial qui favorise les révélations. Un soir, Liam arrive couvert de sang chez sa sœur et son beau-frère qui dînent tranquillement. Ils résident dans le quartier métissé d’une ville anglaise. Liam aurait aidé dans la rue un jeune homme victime d’une agression. Évidemment, la réalité va s’avérer plus complexe. Elle s’imposera par bribes, par mots agglutinés, au détour des phrases, jusqu’à s’imposer dans toute son horreur.
Les yeux dans les yeux
Le collectif La Cohue et les metteurs en scène Sophie Lebrun et Martin Legros ont déjà travaillé sur des textes du même acabit. Qui recèlent, véhiculent, interrogent la violence ordinaire de nos sociétés. Visage de feu de Marius von Mayenburg. Et Oussama, ce héros du même Dennis Kelly. Ils décident maintenant de porter à la scène cette fable familiale qui interroge la capacité du sens moral de résister à la force du réel, pour ainsi dire les yeux dans les yeux. « Nous voulons questionner la pudeur qui naît lorsqu’on ne nie pas le public : inclure le regardant, faire avec la gêne de sa présence. » Un travail susceptible de décupler la force d’interpellation d’un texte qui piétine avec délice les images favorables que chacun peut se faire de soi. Mais une démarche propice également à faire expérience sur le théâtre, à traverser la frontière entre le réel et la fiction, à chercher « à partir de quand il y a théâtre. »
Eric Demey
à 20h, relâche le 11. Tel : 01 56 08 33 88. Durée : 1h25.
Dans le strict respect des consignes [...]