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Avignon / 2024 - Entretien / Tamara Cubas
Sur un plateau recouvert de sel, sept femmes venues de divers pays du monde « unissent leurs voix dans une performance qui croise les langues, les chants et les danses ». Conçu et mis en scène par l’artiste uruguayenne Tamara Cubas, Sea of Silence poursuit une recherche, initiée il y a plusieurs années, sur les mouvements migratoires de femmes.
« Le projet Sea of Silence est né de ma fascination pour des histoires de migrantes. J’ai eu envie d’explorer leur univers, de comprendre sur quoi repose le pouvoir de leurs corps qui, lors de leurs voyages, développent des stratégies de survie surprenantes. Quelles forces se conjuguent pour les soutenir ? D’où vient cette énergie vitale qui est là, malgré tout. J’ai mené une enquête sur ces femmes qui parcourent le monde en traversant les mers ou les continents. Du fait de leur durée, leurs voyages impliquent une transformation de l’être. J’ai imaginé des stratégies pour faire leur connaissance, puis j’ai mis en place des protocoles de rencontres et d’échanges. Être ensemble, cuisiner, dessiner, danser, discuter, écrire, broder… Tout au long de ce parcours, j’ai élaboré des pièces de différents formats afin d’exprimer dans mon corps les impressions de mon propre voyage, de prendre de la distance, de faire une pause, de déterminer une ligne et de l’assimiler. Jusqu’à ce que, sans prévenir, un aboutissement s’impose.
Un rituel de rencontre
Ce spectacle repose sur une pratique décoloniale. Je veux dire par là qu’il place en son centre la manière dont il est conçu et réalisé. Il propose une autre façon de créer. La notion de pratique ancestrale est convoquée par l’une des actrices présentes sur scène. Cette notion fait référence à une rencontre originelle de femmes. Des femmes venues de différentes endroits de la terre. Des femmes ayant des visions du monde différentes, liées à leurs cultures précoloniales. Nous mettons en perspective certains modes d’expression de ces cultures — comme la langue, les chants, les danses — pour échanger et trouver, entre elles, des points de correspondance et des différences. C’est une façon de mettre un être en relation avec d’autres êtres, ainsi qu’avec la cosmographie complexe que forme chacun avec le tout. Cette création est le résultat de cette rencontre et non une fin en soi. Il s’agit d’un rituel. Sea of Silence cherche à nous reconnecter au présent, à faire bouger les structures et les systèmes fossilisés qui étouffent le présent. »
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Manuel Piolat Soleymat
à 19h. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h30.
Spectacle en espagnol, édo, arabe, mapuche, malais, didxazá, borum, surtitré en français et en anglais.
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