« Sans faire de bruit » de Tal Reuveny et Louve Reiniche-Larroche
Tal Reuveny et Louve Reiniche-Larroche, qui [...]
Avignon / 2024 - Entretien / Marie Hébert
Dans Gamètes de Rébecca Déraspe, l’amitié de deux femmes est donnée à voir à un moment de crise, quand l’une apprend à l’autre sa grossesse particulière. Interprétée par Marie Hébert et Anaïs Mérienne, cette pièce questionne les enjeux féministes avec douceur et organicité.
Marie Hébert, pourriez-vous situer la création de Gamètes dans l’histoire de votre compagnie l’Artisanie, nous dire en quoi elle en porte les couleurs esthétiques et politiques ?
Marie Hébert : Dans les productions de la compagnie, et plus largement dans les projets que j’ai pu initier, nous questionnons la marge d’action de l’individu face aux normes sociales. Gamètes s’inscrit pleinement dans cette recherche en s’intéressant à la réalisation au féminin dans une société qui au quotidien nous noie sous des injonctions et des discours paradoxaux.
En quoi, dans notre paysage théâtral et plus généralement culturel largement occupé par des productions traitant de la condition féminine, le texte de Rébecca Déraspe vous a-t-il intéressée ?
M.H. : C’est la façon dont Rébecca Déraspe aborde des enjeux féministes qui nous a intéressés. Loin d’un féminisme de dénonciation, il s’agit d’un féminisme du quotidien, plutôt optimiste. C’est à travers leur relation d’amitié et leurs propres expériences que ces deux personnages abordent les questions de la maternité́, du rapport au travail, aux hommes. La tendresse, l’humour et la férocité de la langue de l’autrice s’expriment dans ce cadre d’une amitié très forte entre deux femmes peu représentées dans le paysage théâtral.
Comment définiriez-vous l’écriture de cette pièce, et ce qu’elle demande des actrices qui s’en emparent ?
M.H. : L’écriture de Rébecca Déraspe est organique et sensuelle. Elle demande aux actrices un jeu très incarné, physique. Notre objectif est d’être en permanence au présent, sur ce fil ténu qui permet de se répondre différemment à chaque représentation. Nous sommes pleinement dans nos personnages, avec des rendez-vous dictés par le texte et la mise en scène, mais le chemin pour y accéder est à réinventer à chaque fois. Chaque réplique doit être habitée, nous sommes très attentives à ne pas installer une « musique » dans la façon de dire le texte.
Pourquoi avoir fait appel à Nikola Carton pour la mise en scène ?
M.H. : Nous connaissions la sensibilité de Nikola Carton et son travail de metteur en scène où le texte et l’acteur sont premiers. Le fait qu’il soit un homme était aussi quelque chose d’intéressant pour nous, car les enjeux féministes ne sont pas qu’une histoire de femmes mais concernent tout un chacun.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 12h15. Relâche les 9 et 16 juillet. Durée : 1h10. Tel : 04 90 03 01 90. https://artephile.com/
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