« Rien de vu n’est à nous » de Frank Micheletti
Deux platines vinyles, des oiseaux, un dj et [...]
Que se passerait-il si, suite à diverses calamités, seuls deux interprètes venaient jouer une pièce de Shakespeare ? Que se passerait-il si les interprètes en question étaient des clowns, et n’avaient qu’une heure devant eux ? Roméo et Juliette avec distance répond à cette question avec humour et vivacité.
Roméo et Juliette ne comprend pas que deux rôles, aussi la troupe professionnelle attendue sur scène compte-t-elle dix-huit membres. Mais au lever du rideau, seuls deux clowns sont là, qui expliquent au public, embarrassés, que les autres arrivent. Sauf que, bien sûr, ils n’arrivent pas : pour cause de crise sanitaire et de guerre en Ukraine, aucun autre membre de la troupe ne viendra. Que faire alors ? Jouer, coûte que coûte ! Claudine van Traopp et Hervé von der Bruck se jettent dans la bataille avec leurs souvenirs de la pièce, parfois approximatifs, et la réinventent pour leur public.
The show must go on, malgré les crises
Tout ceci semble léger et farfelu, mais, comme souvent pour le clown, l’intention théâtrale prend naissance dans des choses bien plus sérieuses qu’il n’y paraît ; ici, la confrontation traumatisante de la créatrice du spectacle avec le confinement et ses effets. En cherchant comment rendre compte de l’absurdité de la période, c’est Roméo et Juliette avec distance qui lui arrive : comment jouer malgré tous les vents contraires ? Sous les nez rouges et l’énergie débridée, il y a aussi une question sous-jacente : comment s’aimer encore au temps de la distanciation ?
Mathieu Dochtermann
à 15h00, Tél. : 04 90 27 36 89.
Deux platines vinyles, des oiseaux, un dj et [...]
À travers un jeu de mises en abyme, un [...]