« Strip : au risque d’aimer ça » de Julie Benegmos et Marion Coutarel
Mêlant fiction, théâtre et documentaire, [...]
Hervé Briaux se fait le vivant et fidèle interprète de Michel de Montaigne et plonge dans le fleuve ininterrompu des Essais, pour faire le portrait de ce peintre du passage, aussi libre que droit.
Point de vérité qui ne puisse être contredite, point d’autre certitude que la mort, rien d’établi dans cette « branloire pérenne » qu’est le monde : adapter la pensée fluide et sautillante de Montaigne, mettre en scène ce vif-argent de la philosophie rétif au dogmatisme et tâcher de saisir des instants dans ce fleuve ininterrompu qu’est son œuvre relèvent de la gageure ! « Dans cette immense oeuvre-vie que sont Les Essais, Hervé Briaux a puisé la matière d’un portrait très personnel, forcément incomplet (Montaigne étant inépuisable) et pourtant nuancé. En lui prêtant sa voix, l’interprète nous restitue sa présence extraordinairement vivante. Tour à tour ironique, éloquent, critique, bienveillant, jamais à court d’une anecdote et toujours prêt à changer d’avis quitte à paraître se contredire (du moins un peu), son Montaigne est le meilleur des amis, et pour la vie. » dit Daniel Loayza.
Une vie, une œuvre
Hervé Briaux campe un Montaigne au crépuscule, retiré des affaires publiques dans le paisible et silencieux dialogue avec les auteurs de sa librairie, et invitant « le monde, le monde entier, et même tout l’univers, dans sa bibliothèque, afin de se mesurer aussi justement que possible à cette immensité ». Éclatant de limpidité, brillant de pertinence et d’humour, profondément émouvant souvent, acides parfois, éblouissant d’intelligence toujours, Montaigne apparaît dans toute la complexité d’une âme qui ne s’estime pas assez pour oser le hiératisme, qui aime trop la vie et les plaisirs pour singer le philosophe et qui croit trop en l’homme pour ne pas fustiger ses contemporains. La stupidité ethnocentrique qui fait mépriser les peuples de la neuve Amérique, la morgue anthropocentrique qui fait dédaigner les animaux, la peur de la mort : Montaigne sait se faire acerbe autant qu’il sait se faire tendre. À l’instar de son modèle malicieux et lucide, pudique et profond, sorte d’honnête homme pas même dupe de ce jeu qu’est de vivre, Hervé Briaux ose l’épreuve de la scène.
Catherine Robert
à 12h30. Relâche les 1er, 8 et 15 juillet). Tél. : 04 90 86 74 87. Durée : 1h.
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