Risque zérO

« Proposer le cirque comme nous l’entendons. Etre un cirque tout simplement, un vrai. ». La déclaration claque en étendard et veille sans mot dire au fronton du chapiteau de Galapiat. Donc un vrai cirque, avec campement, caravanes et petits bancs serrés en gradin sous la toile, pour être ensemble et vivre collectivement l’aventure de la piste, suivant les étoiles épinglées au dos des rêves d’enfant. C’est que Galapiat est un sacré garnement, un peu gougnafier, parfois maladroit mais franchement généreux. Toujours prêt à courir les routes, il adore jouer avec les peurs en toute candeur, manier ce qui coupe, tranche ou tronçonne, friponner sans façon les bonnes manières et filer le vertige à force de cavalcader en tous sens. Pour former ce drôle de polisson, ils sont six, sortis du Centre national des arts du cirque en 2007, avec des idées en pagaille et pas moins de désirs. Dopés à l’utopie, ils s’imaginent en vadrouille et croquent l’avenir à belles dents. Et hop, les voilà partis sur les sentiers de la vie d’artiste…

Jeux d’enfance

« Notre manière d’être ensemble sur scène raconte l’envie de vivre une utopie : créer un monde suffisamment fraternel pour que chacun soit épaulé dans les risques qu’il a choisis. » assurent-ils. Risque zérO, première création en 2008, sera leur manifeste. « Un spectacle sans papier peint, fait de surprises, de jeux et de risques. Rien que pour le plaisir. Ou presque. » En piste, on compte deux gaillards aussi barbus qu’espiègles, un roi efflanqué, un clown céleste, un photographe bonimenteur et la belle intrépide de la bande. Acrobatie, équilibre, jongle et lancé de couteaux : telles sont leurs armes, qu’ils manient sur canapé, dans les airs, à même le sol, avec ce qui leur tombe sous la main, balles de ping-pong et haches comprises. Contre une société emmitouflée dans la crainte, ceux-là flirtent au corps à corps avec le danger et osent bien des bravades, en toute insolence enfantine.

Gwénola David