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Avignon / 2024 - Entretien / Frank Micheletti
Deux platines vinyles, des oiseaux, un dj et une danseuse. Frank Micheletti repense notre relation au vivant dans cette création et orchestre des mondes inouïs.
« Rien de vu n’est à nous est un duo entre musique et danse, et une manière singulière de s’intéresser à nos relations avec le vivant, de penser nos territoires autrement, plus précisément avec les oiseaux. J’essaie d’imaginer l’enchevêtrement entre les mondes corporels et acoustiques. C’est une forme que l’on pourrait appeler « écouter-voir ». À ce titre, les oiseaux sont des alliés précieux, on les reconnaît tout autant à l’oreille qu’à la vue, et chacun a une manière d’habiter le monde et de se distinguer de nous, puisqu’ils sont les messagers du ciel. Ils demandent une attention participative comme l’ont définie certains anthropologues. Cela suscite une tension dynamique. Je trouve que c’est intéressant dans notre civilisation de l’image. Et la répartition des oiseaux dans l’espace est très chorégraphique, comme les murmurations d’étourneaux, qui tracent le ciel de ballets fantastiques.
Les oiseaux inspirent la danse et le son
J’avais, depuis des années, une collection de vinyles. Je mixe à main droite une platine avec des enregistrements d’ornithologues, qui captent les spécificités de chaque espèce, et, à main gauche, des compositeurs de toutes les époques qui ont été inspirés par les chants d’oiseaux. Donc un répertoire médiéval, classique, contemporain et électronique. Il m’importait de jouer le son en direct, pour qu’il soit assez fin et précis pour se mettre au diapason de la partition corporelle d’Aline Lopes. Pour pouvoir zoomer sur les allures rythmiques qui appartiennent aux différentes espèces, avec leurs trilles, leurs glissandos, leurs cascades virtuoses. Car les oiseaux sont les premiers chanteurs, leur présence fait sonner l’espace et enchante le monde. Aline Lopes est une danseuse d’une extrême précision. Elle a une formation contemporaine mais s’est intéressée aux danses urbaines. Elle pratique le popping et développe des isolations très exactes, donc elle peut dissocier des rythmes et des mouvements distincts dans différentes parties de son corps. Elle peut se déployer dans l’espace et avoir un nuancier subtil dans l’immobilité. C’est aussi elle qui m’a donné envie de créer ce duo. »
Propos recueillis par Agnès Izrine
à 10h. Tél. : 04 90 87 46 81. Durée : 35 minutes.
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