My Body is a cage, texte et mise en scène Ludmilla Dabo

« My Body is a cage interroge la fatigue et les endroits de fragilité dans lesquels cet état peut nous propulser. L’objectif principal de ce spectacle est de rechercher une meilleure intégration de ce phénomène, qui est permanent dans nos vies, en posant quelques questions. Comment se fait-il que tout le monde ressente de la fatigue et que cela ne fasse naître aucune prise de conscience collective ? Est-il possible de rêver ensemble sur ce sujet, avec humour et fantaisie ? Peut-on explorer cette question en acceptant les démons qu’elle fait surgir et les abysses dans lesquels elle nous propulse ? Lorsqu’on parle de fatigue, est-il possible de penser à autre chose qu’à la défaillance et la fragilité ? Existe-t-il des bonnes fatigues, des fatigues salvatrices… ? My Body is a cage convoque ces points de questionnement par le biais d’une atmosphère de fête et de joie, mais aussi d’une atmosphère plus mystérieuse, plus obscure.

Une ode à la lenteur du mouvement et à la suspension

Sur scène, nous sommes cinq femmes. Cette création qui prend la forme d’un cabaret met en avant le corps féminin. Nous jouons avec les codes de la sensualité, de la beauté, pour ensuite les déconstruire. Ce qui ne veut pas dire que My Body is a cage se contente d’envisager la place du corps féminin vis à vis de la fatigue. J’ai composé la musique de ce spectacle avec les quatre interprètes – aussi autrices-compositrices – qui m’accompagnent sur le plateau. Une musique jouée en live qui raconte comment nous avons observé, autour de nous et pour nous-mêmes, les moments de fatigue qui jalonnent nos existences. Quand nous avons envie de nous arrêter, de trouver un temps de suspension, de traverser les choses de façon plus douce. Quand, au contraire, nous ne pouvons échapper à cette fatigue et qu’il nous faut accepter le cri qui monte en nous. »

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat