Buster, d’après le personnage de Buster Keaton, mise en scène de Mathieu Bauer

« Je suis depuis toujours émerveillé par cette figure de l’homme que l’on a surnommé « l’homme qui ne rit jamais », « la figure de cire » ou encore « le visage de marbre » : Buster Keaton. (…) Car au-delà des tartes à la crème, des poursuites et des cascades spectaculaires, Keaton est passé maître dans l’art ô combien compliqué de ce que l’on appelle le cinéma burlesque. » dit Mathieu Bauer qui invente un ciné-concert singulier, à mi-chemin entre la performance, la conférence et le concert, pour rendre hommage à l’inventivité de cet équilibriste oscillant entre farce et mélancolie. Le verbe éclairé de Stéphane Goudet (universitaire spécialiste de Keaton et directeur du cinéma Le Méliès, à Montreuil), son humour et son éloquence facétieuse accompagnent les images muettes.

E la nave va…

Pendant que parle le conférencier, Mathieu Bauer officie aux percussions et à la trompette, Sylvain Cartigny à la guitare et aux claviers, et Lawrence Williams au saxophone et au chant. Le fildefériste Arthur Sidoroff, quant à lui, arpente l’espace entre l’écran et la salle, en ombre du cascadeur défiant la gravité, en clown métaphysique sur les haubans. « L’écran et la scène fusionnent : on contemple la musique, on entend le film. On comprend ainsi pourquoi les films du maître du muet gardent leur fraîcheur presque cent ans plus tard. Ils racontent l’histoire éternelle de l’humain, être vulnérable qui s’efforce de s’adapter à son environnement pour trouver sa place dans le monde. » dit Mathieu Bauer. Invité à suivre les aventures de deux tourtereaux millionnaires à la dérive sur un paquebot déserté, le public en croisière voguera peut-être entre éclats de rire et de musique.

Catherine Robert