« Ouverture » de Géraldine Chollet, une « pièce pour danseur.euses et public cheminant »
Voici une « pièce pour danseur.euses et [...]
Avignon / 2024 - Entretien / Marie Torreton
Seule en scène, Marie Torreton porte le récit de l’expérience concentrationnaire de Charlotte Delbo et souligne le rôle qu’ont joué dans sa survie la solidarité entre femmes et l’Art.
« Je me suis basée sur les deux premiers des trois textes de la trilogie de Charlotte Delbo Auschwitz et après : Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile. L’autrice y retrace son expérience des camps, de son arrivée à Birkenau à sa libération. Elle entre à Auschwitz en compagnie de 230 autres femmes déportées politiques et 49 d’entre elles vont survivre. D’une certaine manière, c’est beaucoup. Ces femmes ont fait corps et c’est cette entraide et leurs capacités de résilience que j’ai voulu mettre en lumière dans le spectacle. Ainsi que le rôle central que l’Art a également pu jouer pour celle qui avait été l’assistante de Louis Jouvet.
Entre la précision de l’image et l’incarnation
Les deux livres sont constitués de poèmes et de nouvelles. Et comme Charlotte Delbo était une femme de théâtre, sa parole est toujours très adressée. Mais son écriture est aussi très visuelle. C’est comme si elle nous invitait sans cesse à regarder. Je dois donc porter ce texte sur une ligne de crête entre la précision de l’image et l’incarnation qui doit petit à petit advenir. Non pas comme si je vivais son expérience, mais comme premier témoin de son récit, de ses images, comme celle qui découvre ce que c’est que de vivre ce que raconte Delbo. Par exemple, cette scène où une femme qui, alors que Delbo dit qu’elle n’en peut plus, la cache derrière elle et l’invite tout simplement à pleurer. Ce qui va la sauver. Ou encore l’aventure de ce Malade imaginaire qu’elle et ses comparses parviennent à monter dans le petit camp de Raïsko. Tout cela raconte aussi comment l’Art qu’on considère parfois comme superflu, comme un divertissement, a pu dans ces conditions si particulières permettre à des prisonniers de survivre. »
Propos recueillis par Eric Demey
à 13h35, relâche le lundi. Tel : 04 65 00 00 90.
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