Festival TNB
Sous l’impulsion conjuguée d’Arthur [...]
En association avec le Théâtre national argentin, Marcial Di Fonzo Bo revient à une écriture intimement liée à son parcours : l’écriture de Copi. Quatre mois après sa création à Buenos Aires, le metteur en scène et comédien reprend un diptyque composé de L’Homosexuel ou la Difficulté de s’exprimer et de Eva Perón. Une escapade théâtrale revigorante.
Copi et Marcial di Fonzo Bo, c’est une longue histoire. Une histoire de famille, d’abord, l’oncle et la tante maternels du metteur en scène (Facundo et Marucha Bo) ayant participé en France, sous la direction d’Alfredo Arias et de Jorge Lavelli, à la notoriété de l’écrivain d’origine argentine. Une histoire personnelle, ensuite, l’actuel directeur de la Comédie de Caen ayant créé pas moins de six de ses pièces : Loretta Strong, Le Frigo, La Tour de la Défense, Eva Perón… En juillet dernier à Buenos Aires, c’est à cette dernière œuvre que Marcial di Fonzo Bo est revenu pour l’entrée de Copi au répertoire du Teatro Cervantes, le Théâtre national argentin, la mettant en regard avec une autre pièce de l’auteur, L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, dans un diptyque en langue espagnole. Une façon, 30 ans après sa mort (des suites du sida, en décembre 1987), de réhabiliter celui qui resta longtemps persona non grata dans son pays de naissance. Mais aussi de continuer de célébrer la singularité de son univers et de son écriture.
« Une porte ouverte à la liberté »
« J’aime l’œuvre de Copi parce qu’elle explose le normatif, déclare Marcial di Fonzo Bo, les lieux communs, les clichés. Son écriture est une porte ouverte à la liberté. » La liberté de donner naissance à un monde d’une audace et d’une extravagance folles, dans L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, tout en faisant un pied de nez à la censure dont il était victime. La liberté de s’emparer d’une icône, dans Eva Perón, de la réinventer, d’incarner ses excès alors qu’elle sombre dans le cancer. Entouré d’interprètes argentins habités et impétueux, le comédien et metteur en scène nous transporte dans les tourbillons de ce théâtre loufoque. Donner à voir et à entendre Copi de la sorte, aujourd’hui, avec autant de réussite, est un geste plus que revigorant. C’est une arme contre toutes les certitudes. Tous les enfermements. Une ode à l’imaginaire et l’anticonformisme. Un appel tonitruant au plus poignant des rires : le rire libérateur.
* Un entracte-cabaret présente des extraits d’interviews et de textes autobiographiques.
Manuel Piolat Soleymat
Les 7 et 8 novembre 2017 à 20h, le 9 novembre à 19h. Spectacle (en espagnol, surtitré en français) vu le 2 octobre 2017 à la Comédie de Caen. Durée de la représentation : 2h30 avec entracte. Tél : 03 83 37 42 42. www.theatre-manufacture.fr.
Egalement du 16 au 18 novembre 2017 au Théâtre des Célestins à Lyon, les 21 et 22 novembre au Théâtre de Nîmes.