"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini
Thierry Malandain dévoile au Festival de Danse de Cannes sa toute nouvelle création sur les Quatre saisons de Vivaldi et de Guido, avant de la donner avec orchestre à l’Opéra Royal de Versailles.
Qui ne connaît pas les Quatre saisons de Vivaldi ? Mais l’illustre musicien n’est pas le seul à avoir été inspiré par cet inlassable cycle du temps. Son contemporain Giovanni Antonio Guido a lui aussi composé sur ce thème des suites de danse aujourd’hui largement oubliées. Sur la proposition conjointe du directeur de Château de Versailles Spectacles, Laurent Bruner, et du chef d’orchestre Stefan Plewniak, Thierry Malandain les entremêlent aujourd’hui dans un ballet très musical à l’élégance crépusculaire.
Une humanité pantelante
En s’ouvrant le rideau dévoile un tableau à la beauté saisissante. Les silhouettes en clair-obscur des vingt-deux interprètes du Ballet de Biarritz se détachent d’un fond lumineux sur lequel sont déposés de superbes et monumentaux pétales noirs imaginés par Jorge Gallardo. Le Printemps de Vivaldi leur donne vie et de rondes en chaînes, dans des compositions très graphiques, ils dessinent une humanité chancelante. Si les danseuses jaillissent dans d’impressionnants grands écarts des bras de leurs partenaires, les corps sont au fil du temps toujours plus happés par le sol, les têtes basses. Quand au Printemps de Vivaldi succède celui de Guido, apparaît alors un quatuor paré de jupes à panier et longs gilets chatoyants qui déploie un baroque d’une élégance folle, comme un idéal gracieux aujourd’hui oublié. Entre chaque couple de saisons, surgissent d’étranges et majestueux personnages. Créatures affaiblies par les turpitudes humaines ou annonciatrices de mauvais augures, elles sculptent l’air des longs pétales souples et sombres qui prolongent leurs bras, dans une danse ample qui s’achèvera en une nuée tournoyante. Si Les Saisons n’ont pas la force émotionnelle de La Pastorale, elles consacrent une fois encore l’exceptionnel talent musical de Thierry Malandain et l’excellence de sa troupe biarrote, et devraient s’épanouir avec encore plus de bonheur sous les ors de l’Opéra de Versailles et emmenées par son orchestre.
Delphine Baffour
à 20h, le 16 décembre à 19h, le 17 décembre à 15h. Tél. 01 30 83 78 89. Durée : 1h.
Théâtre de la Gare du Midi, 23 avenue du Maréchal Foch, 64200 Biarritz. Du 27 au 30 décembre à 20h30. Tél. 05 59 22 44 66.
Également du 10 au 14 janvier théâtre de la Fenice, Venise (Italie), les 19 et 20 janvier au Teatro Arriaga, Bilbao (Pays basque), le 4 février au Théâtre Jean Vilar - Saint Quentin dans l’Aisne, les 18 et 19 février au Vendespace, La Roche-sur-Yon, - le 22 février à Schaffenhausen (Allemagne), les 8 et 9 mars à Baluarte, Pampelune (Pays basque), le 12 mars au Théâtre des Sablons, Neuilly-sur-Seine, du 15 au 17 mars à l’Opéra de Reims, le 29 mars à l’Opéra de Saint-Etienne, les 3 et 4 avril à La Coursive La Rochelle, les 7 et 8 mai au Théâtre de Bonn (Allemagne), du 22 au 26 mai à Victoria Eugenia Antzokia, Donostia San Sebastian (Pays basque) du 29 au 31 mai à l’Opéra de Bordeaux, le 12 juillet aux Chorégies d’Orange.
Spectacle vu au Palais des Festivals de Cannes dans le cadre du Festival de Danse de Cannes.
S’appuyant sur un espace en constante [...]
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