Les Lettres à un ami allemand d’Albert Camus adaptées et mises en scène par Julien Gelas

« Il y a d’abord eu une rencontre avec Didier Flamand, en juillet dernier. Nous nous sommes tous les deux découverts un grand amour pour Albert Camus. Nous parlons du roman La Chute qu’il avait déjà monté à New-York comme d’une possibilité de travail en commun. Et, à l’automne, je tombe sur Lettres à un ami allemand. Un texte splendide, un manifeste contre les nationalismes en tout genre qui nous interroge sur le sens des valeurs que nous chérissons, quelle puissance peut être les leurs quand plus rien ne semble possible, redéfinissant le cœur de ce qui fait que nous sommes des hommes.  Alors que dans le monde sévissent des guerres, la montée en puissance des autoritarismes et de leur pouvoir de destruction, ce texte est à méditer. Je suis revenu vers lui en lui proposant ces Lettres. Et très spontanément il a répondu oui.

Un spectacle positivement engagé

Nous nous sommes aussi très vite mis d’accord sur une adaptation particulière qui contextualiserait le propos tenu par Albert Camus pour avoir un fil rouge dramaturgique. J’ai imaginé un homme s’apprêtant à faire un discours pour la paix à la Tribune des Nations-Unies. Il fait des recherches dans la salle des Archives d’une Bibliothèque de Bruxelles, et décide de s’inspirer du cœur des Lettres pour l’écrire. Didier Flamand est placé, dans ce cadre, en situation de relecture et de répétition du discours qu’il doit tenir. Nous voulions mettre ce texte au présent : il éclaire avec simplicité les problèmes complexes qui sont les nôtres, montre à quel point toutes les colères ne se valent pas. En ce sens, c’est évidemment un spectacle engagé. Positivement engagé. »

Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens