
Barbe-Bleue, chef-d’œuvre de Pina Bausch. Une pièce exigeante, d’une beauté stupéfiante.
Plus de quarante ans après l’avoir présenté […]
Le Ballet de l’Opéra de Paris s’empare avec succès de Kontakthof, œuvre la plus populaire de Pina Bausch.
Alors que, tout juste nommé étoile, François Alu vient de quitter avec retentissement les rangs du Ballet de l’Opéra de Paris et que l’institution s’est enfin trouvé un nouveau directeur faisant l’unanimité en la personne de José Martinez, la troupe multiplie les défis en ce début de saison. Après s’être emparé avec brio de Mayerling, pièce ardue de Kenneth MacMillan, c’est maintenant Kontakthof, chef-d’œuvre et opus le plus populaire de Pina Bausch, qui entre à son répertoire. Certes, la compagnie est familière du travail de la grande dame de Wuppertal, puisqu’elle interprète déjà Orphée et Eurydice et son Sacre du Printemps. Mais Konthakthof est moins dansée, plus théâtrale, plus représentative de ce tanztheater si particulier qui a fait la renommée de la chorégraphe allemande. Elle exige donc d’autres qualités.
Barbe-Bleue, chef-d’œuvre de Pina Bausch. Une pièce exigeante, d’une beauté stupéfiante.
Plus de quarante ans après l’avoir présenté […]
Une ribambelle de personnalités
Créé en 1978 et n’ayant pas pris une ride, Kontakthof se déroule dans une austère et imposante salle de bal. Sur des airs populaires allemands des années 20 et 30, treize femmes et autant d’hommes en tenue de soirée, avides de tendresse, se cherchent, se rencontrent, se fuient, s’étreignent, se malmènent, s’empoignent. Entre affection et cruauté, entrain et désespoir, comédie et drame, toute la maladresse et la fragilité de notre condition humaine et des rapports entre les sexes se dessinent par petites touches en de multiples scènes. Dansée à sa création par la troupe du Tanztheater de Wuppertal, elle a été transmise avec succès à des amateurs de plus de 65 ans en 2000, à des adolescents en 2008. Sa réussite tient donc moins de la qualité technique ou de la maturité de ses interprètes que de leur faculté à se livrer en scène. Elle abolit ainsi la hiérarchie si chère à l’Opéra de Paris et offre à tous et toutes, quel que soit son grade, d’accrocher la lumière. Des physiques plus uniformes que dans les précédentes versions n’ont pas empêché les danseurs et danseuses d’offrir, comme il se doit, à ce Konthaktof des personnalités contrastées. Ève Grinsztajn, première danseuse, Axel Ibot, sujet, Matthieu Botto ou Charlotte Ranson, coryphées, Camille de Bellefon, Lucie Devignes, ou Loup Marcault-Derouard, quadrilles, ont su particulièrement faire vibrer leurs présences et sont pour beaucoup dans le succès de cette soirée de première.
Delphine Baffour
Common ground[s] / Le Sacre du printemps : une rencontre au sommet entre l’Afrique et l’univers de Pina Bausch
Germaine Acogny et Malou Auraudo proposent en […]
Tél. 08 92 89 90 90.
www.operadeparis.fr.
Durée : 2h50 avec un entracte.
Entre Arcadie rêvée et réel accablant, [...]