
Une Cerisaie franco-japonaise ample et picturale, mise en scène par Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou en collaboration avec le Shizuoka Performing Arts Center
D’une grande beauté, cette étonnante Cerisaie […]
Avec leur mise en scène de La Cerisaie de Tchekhov, Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou poursuivent leur collaboration avec le Shizuoka Performing Arts Center au Japon. Avec une distribution franco-japonaise, ils en font le révélateur de l’époque actuelle, de ses inquiétudes.
La Cerisaie est la 4ème pièce que vous mettez en scène au Shizuoka Performing Arts Center au Japon, mais c’est la première que vous réalisez avec une distribution franco-japonaise. Pourquoi ce choix ?
Daniel Jeanneteau : Lorsque Satoshi Miyagi, le directeur du Shizuoka Performing Arts Center, m’a demandé de créer un spectacle à partir d’une pièce de Tchekhov dans son théâtre, où cet auteur n’avait jamais été monté, j’y ai vu l’occasion de réaliser un rêve que je n’aurais sans doute pas osé accomplir en France. Le théâtre de Tchekhov me passionne, mais il fait l’objet d’un nombre incroyable de spectacles chez nous, dont beaucoup témoignent d’une lecture superficielle qui le fige dans une sorte de folklore. Passer par le Japon m’offrait un alibi magnifique pour me frotter à Tchekhov. Aimant autant travailler avec les comédiens japonais qu’avec les Français, j’ai décidé avec Mammar Benranou, qui m’accompagne depuis le début au Japon en tant que vidéaste, d’unir leurs forces et leurs sensibilités pour aborder Tchekhov.
Pourquoi La Cerisaie entre toutes les pièces de Tchekhov ?
D.J. : La Cerisaie est la dernière pièce de Tchekhov. Il l’a écrite à la fin de sa vie, et y exprime de ce fait autant qu’à cause de l’état du monde une inquiétude qui résonne particulièrement avec notre époque. Il était évident pour moi que cette pièce était la plus appropriée au travail franco-japonais que nous voulions mener. Elle est en quelque sorte la plus « hospitalière » à ce type de projet.
À la place de la lecture occidentale de la pièce que vous évoquez, quel regard portez-vous sur elle ?
D.J. : Avec Mammar Benranou, qui co-signe avec moi la mise en scène en plus d’avoir réalisé la création vidéo, nous avons voulu faire de La Cerisaie un dispositif de regard sur notre présent commun. Pour cela, nous avons notamment tenu à placer tous les personnages sur un plan d’égalité, à leur donner la même importance. La figure centrale de Lioubov, que j’aime beaucoup, appelle cette lecture. Totalement inconsciente du jeu social, contrairement à Lopakhine qui lui rachète la cerisaie, elle porte la même attention à chacun, quel que soit son statut social.
Lioubov est incarnée par une comédienne japonaise, et Lopakhine par un comédien français. D’après quels critères avez-vous déterminé la distribution ?
D.J. : Nous n’avons pas voulu exagérer le sens de la distribution mixte. Au contraire, nous avons souhaité qu’il paraisse naturel que certains acteurs parlent japonais, d’autres français. Le comédien qui incarne l’étudiant Trofimov, Aurélien Estager, est le seul à parler les deux langues. Il fait le pont entre les deux univers. La vidéo de ciel réalisée par Mammar Benranou, présente pendant l’ensemble de la pièce, contribue à unifier les deux mondes. Symbolisant la cerisaie, ce ciel dit combien le théâtre de Tchekhov est plus vaste que l’histoire qu’il raconte.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Une Cerisaie franco-japonaise ample et picturale, mise en scène par Daniel Jeanneteau et Mammar Benranou en collaboration avec le Shizuoka Performing Arts Center
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