La Terrasse

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Théâtre - Agenda

Impatience

Impatience - Critique sortie Théâtre
Crédit photo : Nicolas Joubard Légende photo : Thomas Jolly décadre Toâ, pièce d’autofiction de Sacha Guitry

Publié le 10 mai 2009

Première édition d’un festival dédié à la jeune création théâtrale au théâtre de l’Odéon.

Ils ont l’âge des premières fois, le désir impatient de mordre les planches sans attendre le nombre des années. Beaucoup sortent d’écoles, quelques-uns travaillent en collectif, d’autres ont appris en butinant chemin faisant. Sept jeunes équipes présentent leurs spectacles, « ni des mises en espace, ni des lectures ni des maquettes, mais des œuvres abouties. ». Sept premières ou deuxièmes mises en scène donc, sélectionnées au fil des mois parmi une quarantaine de projets. Certains affûtent le tranchant de leur art sur des classiques. Ainsi de la Machine Théâtre, bande de neuf jeunes acteurs, qui ont fait leur classe auprès d’Ariel Garcia-Valdès au Conservatoire national d’art dramatique de Montpellier. Menés par Nicolas Oton, ils s’emparent avec un bel appétit d’Henri VI, tragédie démesurée de Shakespeare qui décape les dorures du pouvoir pour laisser apparaître la grandeur et la noirceur des hommes. Dans leur Macbeth (inquiétudes), Caroline Guiela et Alexandre Plank, issus de l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg, coupent la fureur shakespearienne par les mots de solitude d’Heiner Müller et d’Ismael Kadaré. Thomas Jolly, sorti de l’école du Théâtre national de Bretagne dirigée par Stanislas Nordey, s’intéresse à Toâ, autofiction bien singulière de Sacha Guitry.
 
Répertoires et textes contemporains
 
Les jeunes compagnies ne craignent pas d’empoigner le tragique de notre époque. Thomas Matalou, repéré comme comédien chez Olivier Py, met en scène A petites pierres du Togolais Gustave Akakpo : une farce effrayante qui évoque la situation des femmes dans une société traditionnelle. Auteur et metteur en scène, Lazare Herson-Macarel suit le parcours de L’enfant meurtrier dans un conte sombre et violent. Poursuivant leur expérimentation de l’Histoire, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano se confrontent au « théâtre de la catastrophe » d’Howard Barker, avec une pièce inédite Ursule. Quant aux cinq femmes du Collectif F71, elles questionnent l’engagement à partir de la figure tutélaire du philosophe Michel Foucault et des événements qui ont provoqué son action sur la scène publique durant l’année 1971. Autant de propositions qui témoignent de la vitalité du théâtre chez les jeunes générations.
 
Gwénola David


Impatience, du 5 au 16 mai 2009, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (Théâtre de l’Odéon, place de l’Odéon, 75006 Paris et Ateliers Berthier (petite et grande salle), boulevard Berthier, 75017 Paris). Rens. 01 44 85 40 40 et www.theatre-odeon.eu. Deux Prix du meilleur spectacle seront décernés, l’un par un jury de personnalités du théâtre, l’autre par le public.

A propos de l'événement


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