Elsa Agnès est mise en scène par Anne-Lise Heimburger dans son propre texte : Le caméléon
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Amos Gitaï adapte au théâtre sa trilogie documentaire consacrée à l’histoire d’une maison de Jérusalem Ouest depuis 1948. Une juxtaposition statique de récits fragmentaires sans force dramatique.
La Maison (1981), Une maison à Jérusalem (1997), News from Home / News from House (2005) : la trilogie documentaire d’Amos Gitai retrace l’histoire d’une maison de Jérusalem Ouest en filmant ses murs, ses occupants successifs et les habitants du quartier. En 1948, suite au départ de son propriétaire, un médecin palestinien, Mahmoud Dajani, la maison fut réquisitionnée par le gouvernement israélien puis louée à un couple de juifs algériens avant d’être rachetée par un professeur d’université israélien qui l’a agrandie. À la manière d’un archéologue, Amos Gitaï reprend régulièrement certains motifs, récurrents dans ses opus. Architecte de formation, fils d’un architecte formé au Bauhaus, d’une intellectuelle née à Haifa (une de ses lettres lue par Jeanne Moreau inaugure la pièce), il s’attache à construire dans ses créations une forme de mémoire sculptée par ses convictions politiques, par son soutien aux Palestiniens. La création théâtrale braque à nouveau la focale sur cette maison vue par le cinéaste et metteur en scène comme une métaphore du conflit, à la fois symbolique et concrète, chargée de divers points de vue et avec pour contexte initial la première guerre israélo-arabe de 1948-1949. Interprétés en hébreu, arabe, anglais, français et yiddish, les récits fragmentaires se succèdent, insistant sur le poids du passé douloureux porté par les protagonistes, effleurant nombre d’enjeux, égrenant des faits et pensées.
Un chantier complexe
La scène est un chantier encadré d’échafaudages, où travaillent quasi du début à la fin de la pièce deux tailleurs de pierre palestiniens liés à la maison. Les prises de paroles forment un puzzle éclaté qui ne parvient pas à faire théâtre, à laisser surgir la vitalité des présences. Celle de Bahira Ablassi cependant frappe particulièrement dans divers rôles, dont celui d’une jeune fille juive orthodoxe ou d’une musulmane qui revendique sa liberté de planter une fleur dans ses cheveux. Dans une juxtaposition statique et une adresse directe au public, les récits sont dits davantage que mis en scène, malgré la musique qui unit. Claire (Irène Jacob) habite la maison après avoir dû fuir Istanbul et vécu à Stockholm, le voisin Michel Kishka (Micha Lescot), artiste dont une grande partie de la famille a été assassinée pendant la Shoah, a immigré en 1978 en Israël, terre d’accueil de nombre d’exilés juifs, notamment depuis la fin du XIXe siècle, venus d’Europe, des pays arabes et d’ailleurs dans des conditions trop souvent tragiques. La maison est située dans une rue nommée Dor Dor veDorshav, ce qui signifie selon l’un des personnages que chaque génération se réinvente. Alors que la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahou installe des extrémistes au pouvoir – les rues israéliennes sont emplies d’immenses manifestations de protestation contre leur projet -, que les attentats fauchent des vies innocentes, la voie vers la paix semble bien lointaine…
Agnès Santi
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30. Relâche le 19 mars. Tel : 01 44 62 52 52. Durée : 2h30 sans entracte. www.colline.fr
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