Majorettes de Mickaël Phelippeau
Mickaël Phelippeau fait de l’Agora de [...]
Accompagné d’une troupe de fidèles danseurs, Volmir Cordeiro crée un Abri où nous reconnecter à notre intériorité et à la nature.
Après le trottoir ou la métropole vous explorez un nouveau lieu, l’abri. Pourquoi l’abri, pour se protéger de quoi ?
Volmir Cordeiro : J’ai choisi l’abri car j’avais après Métropole un désir d’intériorité et d’enthousiasme. La première chose dont j’ai envie de me protéger est le désengagement. Il s’agit de se protéger de la férocité néolibérale, de la volonté de se dissocier les uns des autres, de toujours s’inventer des ennemis. De se protéger également de cette idée liée à la crise écologique que le monde va finir car cela nous amène à nous désengager. L’idée n’est pas de construire un abri sur scène mais d’activer un dispositif d’enthousiasme et la formation d’un collectif capable de gérer des rapports entre ce qui est humain et non humain, latent ou expressif, extravagant ou minuscule.
Mais pour vous cet abri doit rester connecté au monde.
V.C. : Oui tout à fait. Il s’agit d’un abri spirituel, porté par un imaginaire qui permet d’augmenter notre interconnexion. Sur scène nous allons errer, solitaires, dans un territoire inconfortable avec, sans bien savoir où ni comment, la volonté d’aller quelque part pour bâtir cet abri qui doit être relié au monde, au reste du vivant. On sait très bien par exemple que le dérèglement climatique perturbe le parcours des animaux et que cela influe sur les peuples autochtones qui perdent là un moyen de se repérer. Cette confusion globale nous montre à quel point nous sommes interdépendants. C’est pour cette raison qu’il y a dans Abri un très fort rapport au sol, beaucoup de gestes bas, une volonté de se coller à la terre. Cela amène aussi une connexion avec nos ancêtres ou notre nourriture. La soubassophoniste est là elle aussi pour nous faire entendre le grondement de la terre.
Avez-vous réalisé comme toujours un important travail sur les costumes ?
V.C. : Oui. Il faut savoir qu’abri en portugais, « abrigo », signifie aussi vêtement. Je travaille donc à ce que le costume puisse devenir une tente, une protection. Et je fais en sorte que chaque personnage ait son monde, qu’il évoque l’animal ou la végétation ou le feu. Je me suis aussi beaucoup documenté sur la figure du clown, mais un clown artiste, transgenre, drag-queen.
Propos recueillis par Delphine Baffour
à 20h. Tél. 01 55 53 10 60. Durée : 1h15. Biennale de la Danse du Val-de-Marne.
Également les 19 et 20 avril au Théâtre de Louvrais, Points Communs SN de Cergy-Pontoise, le 6 octobre à l’Échangeur, Château-Thierry.
Mickaël Phelippeau fait de l’Agora de [...]