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Visages de la danse 2023

Demain c’est loin de Josette Baïz avec Lucy Guerin et (LA)HORDE

Demain c’est loin de Josette Baïz avec Lucy Guerin et (LA)HORDE - Critique sortie Danse Créteil
Crédit : Jean-Claude Carbonne Le Groupe Grenade dans How can we live together ? de Lucie Guérin

Entretien
MAC Créteil/Théâtre de la Ville/Chor. Lucy Guerin/(LA)HORDE/Josette Baïz

Publié le 26 février 2023

Pour célébrer les 30 ans du Groupe Grenade, la chorégraphe aixoise s’entoure de (la)Horde, et de la chorégraphe australienne Lucy Guerin pour un programme kaléidoscopique.

Pourquoi ce titre ?

Josette Baïz : C’est le titre d’une chanson du groupe IAM. Or, pour les jeunes, entre le dérèglement climatique, les confinements, et l’avenir de la planète, il existe une véritable interrogation sur le futur, et pour beaucoup d’entre eux, une incapacité à se projeter. Donc j’ai pensé que ce titre faisait sens. De plus, ce sont les thèmes qu’ont choisis de traiter  Lucie Guerin et (La) Horde dans leurs pièces.

Pouvez-vous nous parler de la création de Lucy Guerin ?

J.B. : Intitulée How can we live together ? (Comment pouvons-nous vivre ensemble ?), Lucy a fait de cette question la matière même de sa chorégraphie, en demandant à chacun des enfants de faire une proposition que les autres reprennent. Donc se succèdent des séquences très différentes les unes des autres, et Lucy a conclu par un petit duo très doux, très posé, de deux jeunes filles. Ce qui pourrait être une sorte de résolution face à cette interrogation, tout en laissant un champ ouvert pour d’autres interprétations.

« Les jeunes se reconnaissent dans cette chorégraphie de la révolte. »

Vous reprenez un large extrait de Room With a View, pièce emblématique du collectif (LA)Horde. Comment les enfants l’abordent-ils ?

J.B. : Il y a une violence intrinsèque à ce thème de l’effondrement, même si je n’ai choisi que les parties dansées et dynamiques. Cela dit, la pièce se termine sur une note d’espoir. Les jeunes se reconnaissent dans cette chorégraphie de la révolte. Ce qui est étonnant c’est de voir les plus petits réaliser les grands portés des circassiens, sans la moindre peur.

Vous recréez aussi 25e Parallèle, une de vos créations qui a 40 ans. Comment l’appréhendez-vous par rapport à ces thèmes d’aujourd’hui ?

J.B. : 25e Parallèle fut en effet créé en 1982, et gagna alors trois prix au Concours de Bagnolet. Je recrée la pièce avec cinq petites filles. On retrouve ce thème de l’effondrement, dans une chorégraphie que j’ai remodelée car la vidéo n’existe plus. C’est une pièce très minimaliste, complexe, avec une diagonale infernale dont les danseuses vont essayer de s’extraire. Il y a une violence dans le final car la porte de sortie n’est pas évidente. La musique originale de Luc Ferrari nous entraîne dans un univers mystérieux, sylvestre et animal jusqu’à s’y perdre totalement. Les petites filles ont leur propre interprétation. Elles ont une conscience du mouvement, de l’exigence, de la présence, assez inouïe pour leur âge.

Propos recueillis par Agnès Izrine

A propos de l'événement

Demain c’est loin
du jeudi 9 mars 2023 au samedi 11 mars 2023


à 20h. Tél. : 01 45 13 19 19. Durée 1h10.

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