Tânia Carvalho nous présente Versa-vice
Propos recueillis
Publié le 26 février 2023Versa-Vice sonne comme une célébration de nos émotions. Une déclaration de vie, en cette période troublée. Tânia Carvalho nous en dit plus sur cette création présentée à la Biennale de danse du Val-de-Marne.
« Cette création qui initialement devait s’appeler De la réjouissance à la douleur s’intitule désormais Versa-Vice, parce que cela sonne mieux et aussi parce que, selon moi, quand vous parlez de tristesse vous parlez également de joie. L’un est le miroir de l’autre comme Versa-vice est le reflet de Vice-versa. Elle est née en quelque sorte d’Oneironaute, créée en 2020, qui n’avait pas fini de se répercuter dans mon imaginaire. J’ai ressenti le besoin de la continuer, non pas comme un second épisode, mais comme un champ encore inexploité. Cette pièce aurait pu également s’intituler Oneirophrenia, un état hallucinatoire, dû à la privation de sommeil, qui se propage dans la réalité que je peux appréhender en période de création, une sorte de rêve éveillé où le songe et l’imagination se confondent. Versa-Vice n’a pas de thème à proprement parler. La danse n’a pas besoin d’exposer des pensées rationnelles. Elle peut par contre nous aider à nous connecter à nos propres émotions qui nous sont souvent dissimulées, ce qui peut nous apporter plus de paix intérieure et de connaissance de soi.
« La danse n’a pas besoin d’exposer des pensées rationnelles. Elle peut par contre nous aider à nous connecter à nos propres émotions. »
La vie est la danse et vice-versa
« Pour moi, la danse est la vie. Dans le sens où c’est la vie qui nous met en mouvement, nous sommes les corps que la vie fait danser. Nous, les humains, et tout ce qui existe. C’est une seule et même énergie qui s’exprime. Je suis aussi compositrice, et j’ai donc créé la partition de Versa-vice. Souvent, je crée la musique et la chorégraphie en parallèle. J’imagine une scène et je compose pour m’aider à mieux construire ce que j’ai envisagé. Parfois c’est l’inverse. Les deux font partie des moyens d’expressions qui me traversent. Mon ego disparaît. La musique est plus transcendantale pour moi, surtout le chant. La chorégraphie est plus complexe et nécessite plus de réflexion. Un chorégraphe dépend toujours des danseurs, qui transcendent la pièce. C’est un travail de groupe où de nombreuses voix se font entendre simultanément. »
Propos recueillis par Agnès Izrine
A propos de l'événement
Versa-vicedu samedi 11 mars 2023 au samedi 11 mars 2023
à 20h30. Tél. : 01 45 47 72 41.