Majorettes de Mickaël Phelippeau
Festival Montpellier Danse
Chorégraphie Mickaël Phelippeau
Entretien Mickaël Phelippeau
Publié le 26 février 2023
Mickaël Phelippeau fait de l’Agora de Montpellier un écrin pour les sublimes Major’s Girls.
Comment est né ce nouveau projet ? D’où vient votre intérêt pour la majorette ?
Mickaël Phelippeau : Quand j’étais petit, je me souviens avoir vu défiler, dans la ville où mes parents avaient été boulangers, la fille de leurs meilleurs amis. Cela m’avait fasciné. Ensuite, j’ai eu cette sensation que la figure de la majorette était en train de disparaître, et j’avais envie de savoir ce qui motive les femmes aujourd’hui à pratiquer ce que certaines appellent un sport, d’autres un art, un hobby, une passion. J’avais alors rencontré quelques clubs de Majorettes, mais c’est ma découverte des Major’s Girls de Montpellier qui a déclenché le projet, à travers l’expérience unique d’un club qui va fêter ses 60 ans. Josy, la capitaine, a commencé à 15 ans en 1964.
Quelle est la vie de ce groupe ?
M.P. : Elles s’entrainent parfois jusqu’à deux fois par semaine, et n’oublient jamais de finir avec le rosé, le pastis et le saucisson ! C’est évidemment aussi une histoire de famille, certaines se connaissent depuis 50 ans, elles se retrouvent pour prendre soin d’elles, pour être ensemble en dehors de leur activité professionnelle, de leur activité de maman, elles sont là en tant que majorettes qui ont envie d’être belles selon des codes très particuliers. Elles défilent dans des fêtes de villages ou tournent dans les guinguettes Rosa Bonheur où elles sont ovationnées.
« J’aimerais que transpire dans cette pièce cette aventure extraordinaire. »
Qu’est-ce que cette création fera ressortir ?
M.P. : C’est une pièce sur la figure de la Majorette, mais aussi sur leurs histoires. Elles m’offrent des récits tellement forts, des anecdotes tellement drôles ! J’aimerais que transpirent dans cette pièce cette aventure extraordinaire, la question de la filiation, de la transmission, et leur rapport intime – mais aussi qui les dépasse – à la représentation, à la sur-féminisation. Mais cette part-là existe tellement que je n’ai pas besoin de la pointer. Dès le début de mon travail sur les portraits, débutant en 2008 avec celui lié à Jean-Yves, le curé de Bègles, cela m’a fait grandir en tant qu’artiste mais aussi en tant que personne. Je m’efforce d’aller toujours plus loin en demandant aux gens d’être eux-mêmes sur le plateau, à travers une forme de biographie ou de sublimation de ce qu’ils sont.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
A propos de l'événement
Majorettesdu mercredi 28 juin 2023 au jeudi 29 juin 2023
à 22h. Tél. : 04 67 60 83 60.