La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Place au cirque !

Raphaëlle Boitel / La Chute des anges

Raphaëlle Boitel / La Chute des anges - Critique sortie Cirque Boulazac Agora PNC Aquitaine
Raphaëlle Boitel, chorégraphe et metteur en scène de La Chute des anges. Crédit : Emmanuel Simiand

Agora PNC Aquitaine et tournée / conception et mes Raphaëlle Boitel

Publié le 26 septembre 2018

Raphaëlle Boitel mêle les arts de la scène pour créer un langage du mouvement original et poétique. Un spectacle en forme de dystopie, qui interroge la nature humaine et sa capacité de résilience.

 « Le circassien est un être de réalité augmentée. »

Comment définiriez-vous votre univers créatif ?

Raphaëlle Boitel : Au fur et à mesure qu’on crée des spectacles, on précise sa patte. La mienne mêle les arts et est intimement liée à la technique. La compagnie L’Oublié(e) est composée d’un noyau dur qui fait sa signature : en particulier Tristan Baudouin aux lumières, et Arthur Bison, le compositeur. Tout est au service de ce que qui se raconte, en une écriture très métaphorique, qui fonctionne beaucoup par symboles, dans un univers extrêmement visuel, très inspiré par le cinéma, notamment muet. Le mouvement pour le mouvement ne m’intéresse pas. J’ai un véritable attrait pour la virtuosité et l’extrême performance, mais selon moi, le circassien est un être de réalité augmentée. Ce qui m’intéresse, c’est la démarche, le travail qui permet d’aboutir à ça. Cela peut solliciter des prouesses très physiques, avec des envolées, des agrès aériens, mais aussi les micromouvements de corps normaux, comme celui, plus âgé, de ma mère, Lilou Hérin.

Comment cette nouvelle création atteste-t-elle de cette recherche ?

R.B. : C’est un spectacle sans texte, avec des chuchotements, qui se met au service de cette écriture physique. Il s’agit de partir de ce que sont les corps, avec leurs capacités respectives, afin d’exprimer des visions de la nature humaine. La Chute des anges est une dystopie, une fiction d’anticipation. Parler au futur est, je crois, la meilleure manière de parler du présent. Un groupe de personnes vivent dans une microsociété où tout est organisé, formaté, conformiste. Dans ce futur un peu froid, ils obéissent aux lois sans réfléchir. Leur soumission est traitée de manière très chorégraphique. A un moment, un personnage – sorte de grain de sable – refuse sa condition et décale les autres, qui se déplacent à leur tour et le suivent.

Quel est le sens de ce spectacle ?

R.B. : Ce n’est pas un spectacle moralisateur. Je veux seulement parler de choses qui me touchent et le message final est optimiste. Comment vivre mieux ? Comment renaître de ses cendres ? Dans la chute, il y a toujours la question de la manière dont on s’en relève. Ce spectacle ne dit pas comment il faut vivre mais suggère que le bonheur est à chercher dans les relations humaines et la solidarité. Mais que chacun, à la fin, apporte son interprétation !

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement

Raphaëlle Boitel / La Chute des anges
du jeudi 11 octobre 2018 au vendredi 12 octobre 2018
Agora PNC Aquitaine
Avenue de l'Agora, 24750 Boulazac-Isle-Manoire

; les 23 et 24 octobre à FAB, Carré-Colonnes, Saint-Médard-en-Jalles, à Blanquefort ; les 27 et 28 octobre au festival CIRCa, à Auch ; les 6 et 7 novembre à Château rouge, scène conventionnée d’Annemasse. Tournée aux USA du 9 au 28 février 2019. Puis, dans le cadre du festival SPRING, du 14 au 16 mars 2019 à Elbeuf et le 29 à Argentan ; le 16 avril à L’Estive, scène nationale de Foix ; les 24 et 25 avril au Grand R, scène nationale de La-Roche-sur-Yon et du 17 au 23 mai au Grand-T, à Nantes. A partir de 8 ans.

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