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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Place au cirque !

Noir M1

Noir M1 - Critique sortie Cirque Annecy Bonlieu - scène nationale
Mélissa Von Vépy Crédit : Christophe Raynaud de Lage

Bonlieu Scène nationale / Entretien Mélissa Von Vépy

Publié le 26 septembre 2018

Danseuse, artiste aérienne formée au trapèze, l’élégante et talentueuse Mélissa Von Vépy développe une écriture singulière à la lisière du cirque, du théâtre et de la danse. Dans son dernier opus, Noir M1, elle s’inspire de Macbeth pour rendre un hommage amoureux aux lieux de théâtre.

« Macbeth a été une sorte de point d’appui pour cette création. »

Mélissa Von Vépy

Quel est le sujet de votre nouveau spectacle, Noir M1 ?

M.V. : L’histoire est celle d’une régisseuse qui se trouve seule en fin de démontage, un peu tard dans la nuit. Advient un accident : une perche se brise. Cela donne lieu à une espèce de voltige, à la fois concrètement et dans sa tête. Elle se met à jouer, avec un bonheur presqu’enfantin, immédiat, dans cet espace magique qu’est le théâtre. Une de mes spécificités est de créer des objets qui remplacent les agrès de cirque. Cela constitue souvent le point de départ de mes pièces. En l’occurrence, il s’agit d’une perche sur laquelle est installé un projecteur, qui fonctionne mais fait aussi office de contrepoids. Cela me permet d’évoluer dans un mouvement circulaire, de haut en bas, alors que la lumière éclaire les airs, le sol, le vide.

Dans ce spectacle vous faites référence à Macbeth, de quelle manière ?

M.V. : Macbeth a un côté mystique. Des sorcières viennent prédire le destin des protagonistes, et un nombre hallucinant de drames ont eu lieu lors de des représentations de la pièce, au point qu’on l’a dite maudite. Elle a été une sorte de point d’appui pour cette création. Elle a inspiré la chorégraphie inventée par Sumako Koseki, une danseuse japonaise venant du butô qui a écrit le spectacle avec moi. Jean-Damien Ratel, le créateur sonore, a, quant à lui, travaillé à partir de l’opéra de Verdi. Il a également intégré en voix off des bribes des Macbeth d’Orson Wells et de Roman Polanski. Mais nous donnons de cette tragédie une interprétation complètement disloquée, sûrement peu identifiable pour tout un chacun.

Cela vous donne l’occasion d’aborder les superstitions, nombreuses dans le monde du théâtre. Est-ce une façon de conjurer le sort ?

M.V. : Non, personnellement je n’y crois pas du tout. Et heureusement puisqu’outre le fait d’évoquer Macbeth j’ai aussi travaillé dans un précédent spectacle avec un grand miroir. Mais j’aime jouer de ces choses qui finalement nous rassemblent, qui sont des croyances collectives. Et puis, si je ne suis pas superstitieuse, je trouve qu’il y a toujours une part mystérieuse dans un théâtre. Il reste une alchimie, quelque chose des heures de recherche, des grands acteurs qui ont foulé les plateaux. Même si je connais ces lieux par cœur, ils demeurent pour moi un peu magiques. Et je tiens beaucoup à cette magie.

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Noir M1
du mardi 27 novembre 2018 au mercredi 28 novembre 2018
Bonlieu - scène nationale
1 rue Jean Jaurès, 74000 Annecy

novembre à 20h30. Tél. 04 50 33 44 11. Durée : 1 h.

Également les 25 et 26 janvier au Théâtre de Bois de l'Aune, Aix-en-Provence, dans le cadre de la Biac, les 7,8 et 9 février au 104 Paris, les 10 et 11 mars au Centre culturel de La Hague dans le cadre de Spring, le 29 mars au Préau, Vire, dans le cadre de Spring, Les du 5 au 7 juin aux Subsistances, Lyon.

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