Miser sur la participation du public

« Pour toutes mes créations, y compris Les Veilleurs, je m’attache avant tout à la construction d’un objet artistique : je crée d’abord, en fonction d’une thématique, d’un propos artistique, et en cela Les Veilleurs n’est pas une pièce différente. Ce qui me met en action, c’est le site, le lieu du spectacle, qui peut être bien sûr le plateau, mais aussi une place dans une ville, le toit d’un bâtiment… Pour une pièce comme Les Veilleurs, il était très important que toute personne d’âge adulte puisse participer à la création. Il n’y avait aucun sens à dire que seuls des danseurs professionnels pouvaient porter ce projet, ou même des habitants d’une seule et même ville. Quand on monte ce projet avec les structures culturelles qui le portent, notre démarche vise à toucher tous les publics possibles.

Toucher tous les publics possibles

Ce projet ne peut fonctionner que quand toute personne est libre d’y prendre place, et de tenir une présence à un endroit spécifique, pendant une heure, debout, au lever ou au coucher du soleil. Chacun participe ainsi à une chaîne collective qui va durer une année. La participation au projet est souvent vécue comme un moment spécial, ils choisissent leur date, leur moment de veille, et cela fait sens. Ils le vivent également comme une expérience collective, et c’est pour moi une question qui fait partie de la danse : comment existe-t-on avec l’Autre ? »

Propos recueillis par Nathalie Yokel