La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

SHALL WE DANCE?

La danse à l’échelle du monde

La danse à l’échelle du monde - Critique sortie Danse
Crédit : Christian Ganet Légende : Guy Darmet

Fondation BNP Paribas, mécène de la Danse contemporaine
30 ans de passion partagée aux côtés de la Maison de la Danse de Lyon

Entretien / GUY DARMET

Publié le 26 février 2016

Guy Darmet, fondateur et directeur de la Maison de la danse de Lyon et de la Biennale de la danse jusqu’en 2011, initiateur du fameux Défilé, a été l’un des premiers à entamer un partenariat au long cours avec la Fondation BNP Paribas.

Comment avez-vous rencontré la Fondation BNP Paribas ?

Guy Darmet : Comme toujours la rencontre a été une histoire de personnes, en l’occurrence avec le directeur régional de la BNP, Monsieur Vincent De Roux, un homme d’une grande qualité. La rencontre s’est faite de manière tout à fait particulière, car il a retrouvé ses racines à travers elle. Il était le petit-fils d’Emile-Jaques Dalcroze, le célèbre pionnier de la danse contemporaine, établi à Hellerau au début du siècle. Dalcroze faisait sans doute figure de canard boiteux dans cette grande famille, et cette filiation avait été cachée à monsieur De Roux. La Maison de la Danse lui a permis de devenir passionné et de renouer avec cette histoire. Nous avons démarré petit puisque la décision émanait de l’instance régionale et il a fallu du temps pour que M. De Roux convainque au niveau national et consolide ce partenariat, qui dure encore, avec la Maison de la Danse.

Ce partenariat a 30 ans, que vous a-t-il apporté ?

Guy Darmet : Ils ont eu le courage d’aider une institution qui était en train de naître. Le partenariat a toujours été limpide, avec une grande fidélité de la BNP puis de la Fondation BNP Paribas. Outre l’apport financier, ils invitaient leurs clients majeurs, soit des décideurs qui devenaient soit de nouveaux partenaires soit des abonnés fidèles. Ce cheminement est allé croissant, et la rencontre avec Martine Tridde-Mazloum, puis Alexandre Carelle et Jean-Jacques Goron, a été très forte, humainement parlant. Au-delà du soutien financier, ce sont nos échanges de points de vue, nos discussions qui ont été précieux. Nous avons noué une réelle amitié. D’autant plus que nous avons évolué dans la même direction en nous tournant vers le hip-hop, les formes hybrides, le nouveau cirque, qui constituent une part importante des partenariats que la Fondation engage de son côté avec les artistes. Dès 2002, la Fondation a accompagné des compagnies en résidence, puis, à partir de 2006, a soutenu des formes émergentes.

« Au-delà du soutien financier, ce sont nos échanges de points de vue, nos discussions qui ont été précieux ».

Ils ont également, je crois, été moteur pour la création de Numéridanse…

Guy Darmet : Il faut souligner combien le partenariat avec Numéridanse a été essentiel, et déclencheur. Si nous n’avions pas eu la Fondation, nous n’aurions sans doute jamais pu mener ce projet à son terme, les autres soutiens publics ou privés étant arrivés conséquemment. Là aussi, Charles Picq, son fondateur, a su communiquer sa passion à une équipe à l’écoute des artistes et des projets un peu fous.

Vous faites désormais partie du Comité de la Fondation, en tant que personnalité qualifiée pour le spectacle vivant. En quoi cela consiste-t-il ?

Guy Darmet : Je vis dix mois par an au Brésil. Mais il y a deux comités chaque année sur lesquels j’essaie de caler mes venues en France. Chaque fois je rencontre Jean-Jacques Goron et Alexandre Carelle. Nous faisons un tour d’horizon des partenariats, et ils me demandent également d’intervenir pour défendre les projets de la Fondation dans le Comité composé de financiers et de personnes venues d’autres horizons. Il s’agit surtout d’apporter mon éclairage à des hommes et des femmes qui portent d’énormes responsabilités dans les domaines financiers, et qui vont également voir des spectacles et ont développé une connaissance qu’ils n’avaient pas au départ. Je leur soumets également des projets qui concernent ma vie aujourd’hui, par exemple un festival hip-hop à Rio de Janeiro RIOH2K que je présente à la Fondation… pour qu’ils m’aident à contacter BNP Paribas Brésil.  Nous n’avons pas obtenu le partenariat mais nous avons réussi à faire venir la Compagnie Wang Ramirez.

Quel est votre regard sur la danse française aujourd’hui ?

Guy Darmet : Je suis toujours membre du Conseil d’Administration de la Maison de la Danse, je m’entretiens régulièrement avec Dominique Hervieu. Je reste les mains dans le cambouis, mais au Brésil. Et, à chaque fois qu’une compagnie souhaite tourner au Brésil, ou qu’un directeur veut programmer une compagnie brésilienne, ils commencent par m’envoyer un mail. Chaque fois que je viens en France, j’essaie de voir un maximum de spectacles pour me ressourcer. Et je suis resté en contact avec un certain nombre d’artistes qui m’envoient des vidéos. Je demeure très proche de Mourad Merzouki. J’ai fait tout mon possible pour le mettre en contact avec un producteur privé, et il a décroché une tournée de Pixel en novembre 2016. J’ai également participé à la tournée de Carolyn Carlson en novembre dernier, et je prépare la venue de Tutu en 2017. Et pour le Festival RIOH2K, nous nous battons pour financer la venue de la compagnie S’poart avec Rouge, de Pierre Rigal avec Standards, de Brahim Bouchelagem, de la compagnie Kilai avec Parasite et Desgénérations

 

Propos recueillis par Agnès Izrine

A propos de l'événement


x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur la Danse

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur la Danse