Georges Lavaudant

Goethe est mort depuis seulement un quart de siècle lorsque Gounod transpose à l’opéra la pièce à laquelle le génial écrivain consacra soixante ans de sa vie (de 1772 à 1832). Littéralement fasciné par Faust, le jeune compositeur y travaille lui aussi durant de nombreuses années, revenant encore sur la partition dix ans après la première – en 1859 au Théâtre-Lyrique. On sait les polémiques suscitées par les deux dernières programmations de cet opéra à l’Opéra Bastille (le flop de la mise en scène de Jean-Louis Martinoty en 2011 et la déception devant celle de Jean-Romain Vesperini en 2015). Gageons que Georges Lavaudant, qui fera ici ses débuts au Grand Théâtre de Genève, saura éviter les écueils du foutraque et de l’empesé pour conférer à ce mythe tragique toute l’aura nécessaire d’attraction et de mystère, de lumières et d’ombre. La direction musicale sera quant à elle assurée par le chef espagnol Jesús López Cobos, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande et du Chœur du Grand Théâtre. L’intrépide ténor américain john Osborn campera Faust, tandis que la jeune soprane d’origine arménienne Ruzan Mantashyan sera la pure Marguerite et le baryton-basse polonais Adam Palka, le diabolique Méphistophélès.

A. Pecqueur