Emmanuelle Cordoliani

Diplômée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 1998, Emmanuelle Cordoliani a fait ses armes avec Stéphane Braunschweig, Stuart Seide ou Mario Gonzalès. Sans doute est-ce cette formation de comédienne qui, à l’opéra, l’incline à travailler dans une double direction. Attirée par le répertoire lyrique en français, elle a monté plusieurs ouvrages rares qui mêlent voix parlée et chantée comme Cendrillon de Pauline Viardot ou Le Postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam. La metteuse en scène insiste également sur la direction d’acteurs, cherchant à éviter les stéréotypes ou routines de jeux. Pour cela, elle n’hésite pas à transposer les œuvres qu’elle monte. En 2013, à l’Opéra de Limoges, elle a plongé Fortunio dans la France des années 60 avant le grand chambardement de Mai-68. Cette saison, c’est dans un sélect « Sérail Cabaret » des années 30 qu’elle imagine L’Enlèvement au sérail de Mozart pour une création à l’Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand. Belmonte y devient chanteur de charme, Osmin et Pedrillo un duo comique. Une façon décomplexée de mettre en scène l’opéra, sans doute profitable aux jeunes chanteurs avec qui Emmanuelle Cordoliani travaille beaucoup, en plus de l’enseignement qu’elle leur dispense au Conservatoire national supérieur de musique en « pratiques de la scène ».

Isabelle Stibbe