Belles places de Léo Lérus

Pour cette nouvelle pièce de cirque, la compagnie Métis Gwa porte de façon manifeste la « volonté de mener plus loin la recherche d’un cirque chorégraphié caribéen, ancré sur son territoire et ouvert sur le monde ». Avec une équipe guadeloupéenne, dont le chorégraphe Léo Lérus, Belles places est un spectacle composé « pour quatre artistes féminines de Guadeloupe, Guyane et France hexagonale et deux roues Cyr ». Ode à la rencontre des cultures, ce cirque chorégraphié déconstruit des imaginaires, du cirque, de la danse ou même des Caraïbes, afin de mieux se redécouvrir. Entre danse, cirque contemporain et prises de parole, la mise en scène de Léo Lérus invite à « une conversation intime, teintée de couleurs caribéennes, menée tambour battant par quatre artistes qui questionnent la femme dans sa diversité. »

Une rencontre entre cirque et danse qui fait bouger les lignes

Avec cette chorégraphie faite de gestes traditionnels, et accompagnée par la musique de exXÒs mètKakOla, compositeur guadeloupéen, on redécouvre la culture caribéenne, loin de ses clichés. Mais si le maître mot est la rencontre des cultures et des féminismes, l’énergie est celle du défi. Les deux danseuses et les deux acrobates, dans leurs postures de guerrières, portent une chorégraphie d’une densité et d’une qualité qu’il manquait depuis un certain temps à la scène circassienne. Enfin on voit des corps différents. Enfin on voit des danseuses de formation et une chorégraphie digne de ce nom. Si la compagnie Métis Gwa n’est ni la première ni la seule à proposer un spectacle entre cirque et danse, Belles places est décidément une vraie réussite pour la rencontre des deux arts, et pour l’appréhension de la question du féminisme selon les cultures.

Léa de Truchis de Varennes