14e édition du Festival « Notes d’automne »

Parfois, la musique vient porter les mots ; parfois, c’est l’inverse : il peut être bon de mettre des mots sur l’indicible du discours musical. Le festival Notes d’automne joue de ces deux démarches (et de quelques autres). Pour Pascal Amoyel, en effet, l’expression est plus forte quand musique et mots se répondent. Il tentera d’en faire la démonstration, en clôture du festival, avec la violoncelliste Emmanuelle Bertrand et en compagnie d’André Comte-Sponville venant éclairer ce qui fait la beauté et le mystère de Mozart, Beethoven, Schubert ou Brahms, tant chez le philosophe la musique est une approche de la vie. Des mots aussi pour recréer une époque : Jean-Yves Clément, pénétrant analyste de Liszt et Chopin, raconte ces personnalités « contraires » que donne à entendre le pianiste Maxence Pilchen.

Qu’est-ce que le langage ?

Dans l’autre sens, deux concerts viennent enluminer de musique les mots de Proust, l’un au clavecin (Olivier Baumont avec Denis Podalydès), l’autre au piano (avec Jean-Philippe Collard et Lambert Wilson). Le violoncelliste Alexis Decharmes et le comédien Loïc Richard conteront trois siècles de la vie d’un violoncelle à travers des pages de Couperin, Beethoven, Dvorak ou Sibelius. Au fond, toute la programmation est résumée dans cette question : « qu’est-ce que le langage ? » que posent Emmanuelle Devos et le Quatuor Parisii, convoquant respectivement Rilke ou Jean-Luc Godard, Bach, Webern ou Chostakovitch.

Jean-Guillaume Lebrun