Sasha Goetzel, au plus près de l’émotion musicale

En cette rentrée, Sasha Goetzel fait ses débuts comme directeur musical de l’Orchestre national des Pays de la Loire, élevé par son prédécesseur, Pascal Rophé, à un haut niveau artistique. Le choix du chef viennois, né en 1970, est de bon augure : voilà un musicien complet, d’abord violoniste au sein des Wiener Philharmoniker, avant de se former à la direction (auprès du maître finlandais Jorma Panula, entre autres). Invité par les opéras de Vienne, mais aussi, en France, à Montpellier, Nancy ou Rennes (il fut le chef principal de l’Orchestre symphonique de Bretagne entre 2012 et 2015), il se révèle un excellent accompagnateur des solistes tant vocaux qu’instrumentaux. En témoignent ses enregistrements avec le violoniste Nemanja Radulovic et le Borusan Istanbul Philharmonic Orchestra, qu’il a mené à une reconnaissance internationale méritée.

Rapprocher les publics de l’émotion musicale

Surtout, Sasha Goetzel œuvre inlassablement pour rapprocher les publics de l’émotion musicale. Ainsi, sans pour autant négliger Berlioz, Mahler (Le Chant de la Terre à Angers et Nantes les 6 et 8 novembre), Beethoven ou Stravinsky, l’un de ses premiers programmes le verra investir le Lieu unique pour une immersion nocturne, à goûter assis ou allongé, dans des pages essentielles du répertoire pour orchestre à cordes du xx^e siècle : Adagio de Barber, The Unanswered Question d’Ives, le Requiem pour cordes de Takemitsu et La Nuit transfigurée de Schoenberg.

Jean-Guillaume Lebrun