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Avignon / 2022 - Entretien / Igor Mendjisky
Avec Gretel, Hansel et les autres, Igor Mendjisky signe son premier spectacle tout public. À la recherche de l’émerveillement enfoui en chacun de nous, il adapte très librement le fameux conte des frères Grimm.
Votre précédente création, Les couleurs de l’air, était très intime. Vous y traitiez du rapport au père et de l’héritage que le vôtre vous a laissé. Est-ce pour continuer à questionner l’enfant en vous que créez Gretel, Hansel et les autres ?
Igor Mendjisky : Après avoir passé plusieurs années à travailler sur Les couleurs de l’air, j’ai plutôt ressenti le besoin de raconter, d’explorer autre chose. Plus que de mon père, c’est de mes deux enfants que m’est venue l’envie d’écrire un spectacle tout public, qui puisse amener les petits à penser comme des grands, et inversement. Le confinement a aussi beaucoup compté : ayant eu la chance de le vivre dans la nature avec mes enfants, les observer dans cet environnement m’a inspiré.
La forêt tient une place centrale dans le conte de Grimm. Comment la traitez-vous ?
I.M. : L’idée de la scénographie a préexisté au choix du récit que j’allais y inscrire. Cet espace n’est pas la forêt, mais une chambre d’enfant. En échangeant avec ma fille, qui est ma conseillère littéraire de 8 ans, je me suis rendu compte de l’importance d’ancrer le conte dans le monde d’un enfant d’aujourd’hui. Dans cet univers, la forêt apparaît à travers l’animation 2D réalisée par Chloé Sarrazin. Les autres espaces sont traités par des maquettes que les comédiens Esther Van Den Driesshe, Sylvain Debry et moi-même manipulons et filmons en direct, à vue.
Cette approche évoque celle de la fiction radiophonique, où les bruitages sont réalisés à vue.
I.M. : C’est en effet une forme de récit que j’apprécie beaucoup, entre autres pour l’avoir approchée en 2008 dans le cadre du festival Longueurs d’Ondes au Théâtre National de Brest. La fascination de l’enfant pour le bruiteur peut nous renseigner sur la nature de son émerveillement, qui est très théâtral. Le rapport au jouet est en cela passionnant : il est au cœur de Gretel, Hansel et les autres.
Quelle adaptation porte précisément la forme très visuelle que vous décrivez ?
I.M. : J’ai décidé de scinder le récit en deux fils narratifs : d’un côté la fuite des enfants dans la forêt, de l’autre une enquête policière, avec des adultes qui partent à leur recherche. Ensemble, ils disent la nécessité de se raconter des histoires, dans un monde qui écrase nos imaginaires. Ils évoquent aussi la distance entre enfants et adultes : Gretel n’est pas satisfaite de son époque où les grands sont toujours derrière leurs écrans.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
le 8 à 15h, du 9 au 11 à 11h et 15h. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h15.
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