Le chorégraphe Brahim Bouchelaghem présente Almataha
Coordonner les mouvements d’un personnage [...]
Avignon / 2022 - Entretien / Pierre Notte
Sur scène aux côtés de Pauline Chagne, Marie Notte et Clément Walker-Viry, Pierre Notte revient dans le Off avec un « cabaret dégénéré » qui questionne la place des femmes dans un monde dominé par les hommes.
« Je te pardonne (Harvey Weinstein) est un cabaret à la fois autour, sur et contre Harvey Weinstein, un cabaret qui va un peu partout et dans tous les sens. Il y a cette figure d’homme, mâle tout puissant, patriarche, dominateur, qui fascine et inspire. Un homme qui peut tout se permettre, jusqu’à provoquer la haine des autres sans aucun remord, jusqu’à commettre des crimes sans aucune sorte de scrupules. Et au-delà de lui, évidemment, il est question de la place des femmes dans une société d’hommes, je veux dire dirigée, conduite, encore dominée largement par des hommes. Le cabaret est une cage à fous, un repère d’horreurs et de clowns, de prostitués et de saints, d’anges et de voyous, de monstres volontaires ou innocents. On y rencontre tout le monde. On y rit de nos pires travers, de nos pires barbaries, sauvages ou mondaines, en chansons, sans honte, sans tabou.
Le Roi de Peau d’Âne, Christiane Taubira, Françoise Dolto…
Autour de Weinstein, je voulais réunir quelques belles et hautes figures héroïques de nos histoires ancestrales. Elles sont souvent machistes, sexistes, misogynes… Il y a le Roi de Peau d’Âne, qui nous a appris qu’un souverain pouvait décemment s’éprendre de sa propre fille, parce qu’elle est jeune et jolie. On trouve Hector et Paris, qui accusent Hélène d’être la cause de la première folie guerrière de l’histoire de la littérature et des arts. Puis on évoque Roman Polanski, on convoque Élisabeth Badinter, Christiane Taubira, Nafissatou Diallo… Et Françoise Dolto qui vient nous expliquer le problème fondamental d’Harvey Weinstein : son enfance. On les parodie parfois, on les égratigne, ou on leur rend hommage, c’est selon. Nous sommes un peu de parti pris, c’est vrai. Pour finir, on voit arriver Catherine Deneuve, qu’on adore, qu’on vénère, mais qui a revendiqué le droit d’être importunée… On lui pardonne. Parce qu’au cabaret, on peut tout se permettre… »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
à 21h30. Relâche les 13, 20 et 27 juillet. Tél. : 04 32 76 24 51.
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