Le Dragon, d’Evgueni Schwartz mis en scène par Thomas Jolly : un spectacle aussi brillant que terrible
Thomas Jolly dirige avec énergie et talent [...]
L’acteur Grégory Montel, dont la popularité a été dopée par son rôle dans la série Dix pour cent, monte sur les planches en déclarant sa flamme pour le chanteur Claude Nougaro. Un soliloque poétique, politique et musical, conçu avec la complicité de Charif Ghattas.
Comment l’idée de cette pièce est-elle née ?
Grégory Montel : Je suis raide dingue de Nougaro depuis toujours. J’aime chanter Nougaro, j’aime sa vie. Faire une pièce autour de cette personnalité artistique totale, d’une poésie folle, soumis à des démons, est une idée qui a fait son chemin, qui a pris de l’épaisseur avec le temps. Au fil des rencontres amicales, j’ai pu me rapprocher de sa femme Hélène et de sa fille Cécile, avec lesquelles je me suis beaucoup entretenu. L’été dernier, j’ai parlé de mon projet à Charif Ghattas. Nous avons commencé notre carrière ensemble et nous sommes restés très proches. Il m’a dit : « si tu veux j’écris cette pièce » mais il a ajouté : « tu ne dois surtout pas chanter Nougaro, tu dois parler de Nougaro sans être Nougaro, comme un sosie qui souhaiterait l’incarner ».
Vous avez fait le choix, avec Charif Ghattas, d’un fil rouge dramaturgique qui emprunte à la biographie du poète et chanteur, par le biais du personnage que vous incarnez : un acteur fan de Nougaro. Qui est-il ?
G.M : Je suis souvent pressenti pour incarner des rôles de méchants. J’ai du plaisir, bien sûr, à endosser ces rôles. Mais je suis, néanmoins, en lutte contre cette « prédestination ». Par ailleurs, j’ai un goût pour le théâtre – et le théâtre public – qui n’a jamais vraiment trouvé à se concrétiser. Pour une fois, je monte sur les planches et j’incarne un gentil. Un déclassé. Et cette idée de déclassement me touche au plus haut point. J’ai peur du déclassement. Mais qui n’en aurait pas peur ? Mon personnage aussi en a peur. Il trouve dans la poésie de Nougaro et dans la personnalité de ce chanteur populaire qui, souvent, a eu, selon l’une de ses expressions favorites, le sentiment « d’être dépassé par la cavalerie », autant de raisons de sombrer que de se révolter. Quel choix faire ? Je suis ce personnage sur le fil qui a du mal à maîtriser ses émotions, rêvant d’être, un jour, sur scène, dans la peau de Nougaro, de celui qui s’est, parfois, ressenti comme « un oursin dans le caviar ».
En termes de mise en scène, qu’avez-vous souhaité ?
G.M. : Je suis co-metteur en scène de cette pièce, avec son auteur, Charif Ghattas, qui est aussi mon ami. Et qui, en tant qu’ami, a su mettre quelques bémols à mes aspirations initiales pour équilibrer le spectacle. La sobriété n’est, cependant, pas de mise. J’ai envie d’un feu d’artifice. D’une manière ou d’une autre, Claude Nougaro sera physiquement présent. Nous pouvons puiser dans nombre d’excellents documentaires pour le faire vivre. Mais qui pourrait mieux le rendre présent que son accordéoniste, Lionel Suarez, ce grand Monsieur, qui est aussi devenu un proche, et qui, sur scène, aura toute sa partition à jouer. Le dispositif scénographique inclura un banc modulable, ce « big banc », ainsi dénommé par Nougaro qui l’a lui-même dessiné, symbole de l’artiste avec un grand « A » qu’il est pour moi. Et pas seulement pour moi.
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Du mercredi au samedi à 19h, le dimanche à 15h. Durée : 1h15. Tél : 01 46 06 49 24. www.theatre-atelier.com
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