La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -194-2e2m

OSCAR STRASNOY

OSCAR STRASNOY - Critique sortie Classique / Opéra
© Susanne Berner

Publié le 10 janvier 2012

DIX ANS DE COMPLICITE AVEC 2e2m

COMPOSITEUR EN RESIDENCE EN 2005-2006, L’ARGENTIN OSCAR STRASNOY (NE EN 1970) EST RESTE TRES PROCHE DE L’ENSEMBLE 2e2m, QUI A CREE EN DECEMBRE 2010 SON OPERA CACHAFAZ.

« Un ensemble fidèle aborde les œuvres avec plus de maturité. » Oscar Strasnoy
 
Comment avez-vous rencontré l’Ensemble 2e2m ?
Oscar Strasnoy : Ce genre de rencontres se fait petit à petit, dès le Conservatoire. À l’époque où j’y étais étudiant, Paul Méfano y enseignait et, même s’il n’était pas mon professeur, il m’a repéré et m’a programmé à l’Ensemble : d’abord des pièces de musique de chambre, puis des œuvres de plus grande envergure, comme mon Bloc-note de Midea ou Opérette, d’après Gombrowicz, dans le cadre d’une production de l’ARCAL. Quelques années plus tard, Pierre Roullier m’a fait la proposition de cette résidence auprès de l’ensemble, et de construire une programmation cohérente autour de plusieurs de mes œuvres.
 
Cette possibilité de réentendre vos œuvres est-elle importante pour vous ?
O. S. : Oui, bien sûr. En général, les ensembles commandent une œuvre, la jouent une fois et puis l’oublient. L’intérêt d’avoir un ensemble fidèle est justement de pouvoir reprendre une pièce, la jouant plusieurs fois. C’est important pour le compositeur et pour les musiciens, qui abordent les œuvres avec davantage de maturité : leur regard sur la partition est alors très différent de celui qu’ils peuvent avoir lors d’une première lecture. J’ai pu le constater tout récemment, car 2e2m vient d’enregistrer les Six Songs for the Unquiet Traveller, qu’ils avaient déjà joués auparavant. Lors d’une séance d’enregistrement, le temps est limité, il faut aller vite, mais à la quatrième ou cinquième prise, c’est beaucoup mieux qu’à la première. La musique fonctionne par répétition, c’est comme cela qu’elle mûrit. Comme on dit, les plats sont souvent meilleurs réchauffés…
 
Ce disque sera le deuxième que vous consacre l’Ensemble. Les enregistrements sont-ils un aspect essentiel de la résidence et de la relation avec 2e2m ?
O. S. : Enregistrer un disque, c’est fixer quelque chose. Chaque fois que j’entends une de mes œuvres, je ne suis jamais complètement satisfait, j’ai besoin de retoucher mes partitions, de les améliorer, de tenter des choses. Cependant, un disque, cela permet de finir, de fixer l’œuvre à un moment donné – c’est un peu comme un roman, qui n’est vraiment fini qu’une fois chez l’imprimeur. Et puis c’est un objet que l’on peut montrer, envoyer.
 
Avez-vous des projets avec 2e2m ?
O. S. : Il y a des projets que nous aimerions faire, comme un concerto pour piano avec Alexandre Tharaud ; ce serait une belle chose à monter avec l’Ensemble. J’ai aussi des projets de théâtre musical. En attendant, Cachafaz va continuer à tourner : il sera repris début 2013.
 
Avez-vous suivi les compositeurs qui vous ont succédé en résidence auprès de 2e2m ?
O. S. : Certains, comme Ramon Lazkano, Enno Poppe ou Ondrˇej Adámek sont de très bons amis, et j’ai suivi leurs œuvres avec plaisir. De toute façon, c’est presque une famille : je ne fais pas partie de l’Ensemble mais nous sommes toujours en contact.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

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