Miet Warlop, droit au fond des choses

À La Criée, les inventions de Miet Warlop sont bien connues. Avec son solo sculptural Dragging the Bone, la procession de créatures fantastiques qui traverse son Mystery Magnet et son concert détraqué Fruits of Labor, le public a pu approcher la capacité de l’artiste belge à inventer, pour chaque création, une manière nouvelle de croiser différentes disciplines artistiques. Les arts plastiques et visuels, avec lesquels elle entretient une relation forte depuis ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand, le théâtre, la danse ou encore la musique. Dernières étrangetés sorties de son imaginaire décalé, Big Bears Cry Too et Ghost Writer and the Broken Hand Break sont présentés à Marseille. Ils nous mènent vers des contrées inattendues.

Poétique du corps-objet

« Qui a dit que le bonheur était une chose simple ? ». Telle est la question que pose Big Bears Cry Too, la première performance de l’artiste destinée au jeune public. Partenaires de jeu d’un performeur, un dentier géant en papier mâché, un gros ours en peluche et un globe oculaire de la taille d’une tête composent un univers surréaliste. Dans un langage proche du mime et de la danse, que l’on retrouve également au cœur de Ghost Writer and the Broken Hand Break, trio chorégraphique revisitant le tourbillon soufi. En collaboration avec l’auteur et commissaire d’expositions Raimundas Malasauskas, Miet Warlop y interroge la relation entre l’individu, l’autre et le cosmos. Et touche ainsi à l’origine du geste théâtral.

Anaïs Heluin