La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -199-Chaillot, saison 2012/2013

MICHELE NOIRET

CHOREGRAPHIE MAGUY MARIN
Le Ballet de l’Opéra de Lyon reprend Cendrillon de Maguy Marin, œuvre emblématique des années 80.

Publié le 10 juin 2012

HORS-CHAMP / CHOREGRAPHIE MICHELE NOIRET

UN PAS DE DEUX
ENTRE DANSE ET IMAGE

Hors-champ, la prochaine création de Michèle Noiret, approfondit encore sa recherche sur les procédés cinématographiques : c’est une « danse-cinéma » qu’il s’agit d’inventer.

D’où vient votre intérêt pour le monde de l’image ?
Michèle Noiret : J’aime cette sensation que l’on a souvent au cinéma : être happé dans un monde autre. C’est une sensation que l’on a plus rarement au spectacle, qui est un univers plus concret, où le public et les artistes partagent le même lieu. Les procédés cinématographiques sont pour moi une façon de créer un autre rapport à l’espace et au temps : prolonger le parcours des danseurs, dans les coulisses ou même plus loin… Explorer le « hors-champ ».
 
Comment ce projet va-t-il se concrétiser ?
M. N. : Un cameraman se déplacera sur scène, et suivra les interprètes. Je travaille avec le cinéaste Patrick Jean : je lui parle de ce que j’ai en tête, de la scénographie, il rebondit en proposant une forme de scénario, qui me donne de nouvelles idées… Les difficultés résident dans les contraintes techniques : on ne peut pas construire le spectacle en studio puis « ajouter » les caméras. Il faudrait pouvoir répéter dans une salle qui permette à la fois de danser, de filmer et de projeter des images… Il nous faut inventer simultanément une pièce et un mode de travail inédit.
 
Cette « danse-cinéma » modifie-t-elle le travail des danseurs ?
M. N. : Il faut apprendre à se repérer par rapport au cadre, trouver la bonne relation à la caméra (même si l’on danse « comme si elle n’était pas là », elle est là !) et à l’image projetée : lorsque ce que l’on fait est projeté « en temps réel », c’est parfois très perturbant. Mais l’image peut aussi devenir une source de stimuli, auxquels le danseur répond sur le vif : il développe une capacité à réagir instantanément, qui ouvre des portes nouvelles à l’interprétation. L’enjeu est de parvenir à former un duo avec le cameraman : un pas de deux, dans lequel chacun tient compte de son partenaire.

Propos recueillis par Marie Chavanieux


 
Du 15 au 17 mai 2013.

A propos de l'événement



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