Kaguyahimé
La Princesse de la Lune chorégraphiée par [...]
Fidèle de l’Opéra de Paris, la mezzo-soprano donne régulièrement des récitals dans le cadre du cycle Convergences. Elle participe cette saison à la soirée Bizet avec Eric-Emmanuel Schmitt.
Quelles différences y a-t-il entre l’opéra et le récital ?
Karine Deshayes : A l’opéra, le chanteur incarne un personnage, comme au théâtre. Tandis que pour un récital, l’émotion passe avant tout par la voix – cela ne sert à rien d’agiter les bras ! Le récital nous rappelle l’importance du texte, la musique doit coller à la parole. Par rapport à l’opéra, il faut bien sûr moduler les nuances : on ne va pas chanter très fort dans l’aigu comme avec un orchestre. Je vois le récital comme un duo avec le piano, comme de la musique de chambre.
Vous êtes spécialisée dans la mélodie française…
K.D. : J’ai été formée au récital dans la troupe de l’Opéra de Lyon, où enseignait Ruben Lifschitz, qui fut le pianiste de Natalie Dessay au début de sa carrière. Il m’a fait découvrir ce répertoire, notamment les mélodies tardives de Fauré, considérées comme exigeantes. Je chante aujourd’hui davantage de mélodies que de lieds, ce qui tient aussi au fait que je ne maîtrise pas assez la langue allemande.
Quel lien entretenez-vous avec l’Opéra de Paris ?
K.D. : Je me sens comme en troupe à l’Opéra de Paris. Il y a un côté familial : je connais les musiciens, les techniciens, les maquilleurs… Avec Nicolas Joël, qui m’invitait déjà au Théâtre du Capitole de Toulouse, j’ai la chance de chanter des premiers rôles. Et à l’Amphithéâtre, pour les concerts en récital, j’apprécie la proximité avec le public.
Propos recueillis par A. Pecqueur