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La force tranquille

La force tranquille - Critique sortie Classique / Opéra
Crédit photo de Barsony : Pierre Charles

Publié le 10 octobre 2008

Portrait de Benoît de Barsony, jeune corniste solo de l’Orchestre de Paris, en soliste ce mois-ci dans le Konzertstück de Schumann.

Les clichés associent généralement un instrument à un type de personnalité. Les cuivres seraient ainsi débonnaires, rustiques ou familiers. Une image immédiatement démentie lorsque l’on rencontre le jeune corniste solo de l’Orchestre de Paris, Benoît de Barsony. Il nous reçoit chez lui, dans un appartement de l’Est parisien peuplé d’objets psychédéliques, de disques de rock des années 80 et d’ouvrages historiques. Benoît semble incarner parfaitement cette nouvelle génération d’instrumentistes, à la fois ouverts et curieux. Son parcours est pourtant des plus classiques : conservatoires de province, puis Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris. Hasard des choses : il reçoit l’enseignement de deux cornistes de l’Orchestre de Paris (Jean-Michel Vinit au Conservatoire de Rueil-Malmaison et André Cazalet au CNSM). Il intègre ensuite l’Orchestre National d’Ile-de-France : « C’était une expérience passionnante, car la mission de cet orchestre est de donner à entendre la musique classique à des gens qui n’y ont pas facilement accès, notamment le jeune public. » Un an plus tard, Benoît réussit le concours de cor solo de l’Orchestre de Paris. Le voilà propulsé à 26 ans dans l’une des meilleures phalanges françaises. Il partage la fonction avec André Cazalet, dont il souligne l’« exigence musicale et technique permanente ». Quelle est la particularité d’un poste comme celui-ci ? « D’un côté, j’ai la responsabilité du pupitre, et de l’autre, je joue les solos du répertoire. Ce qui implique une pression constante. » Depuis sa nomination il y a deux ans, Benoît a déjà joué les plus redoutables solos : la Sixième symphonie de Mahler, la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski… De telles partitions exigent une grande préparation en amont. Benoît peut compter sur son pupitre « très soudé, à la sonorité riche, qui a toujours envie de jouer ensemble ». Les cornistes de l’Orchestre de Paris seront à l’affiche, ce mois-ci, du Konzertstück pour quatre cors et orchestre de Schumann. « C’est une pièce de bravoure, qui a été écrite lors de l’invention des pistons. La partie de premier cor est particulièrement virtuose, notamment dans le registre aigu. » Une belle occasion d’apprécier l’engagement de ce corniste accompli.
 
A. Pecqueur


Konzertstück pour quatre cors de Schumann (et Des Knaben Wunderhorn de Mahler) : Mercredi 22 et jeudi 23 octobre à 20h à la Salle Pleyel. Places : 10 à 85 €.

A propos de l'événement



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