La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -174-solistes

Klaus Huber

VERTIGE DE L’USURPATION

PIERRE-YVES CHAPALAIN, ARTISTE ASSOCIE AU NOUVEAU THEATRE, CREE, ENTRE TEXTE ET PLATEAU, L’HISTOIRE D’ABSINTHE, UNE JEUNE FILLE PRISE DANS LES FLOTS TUMULTUEUX DES SECRETS FAMILIAUX.

Publié le 10 janvier 2010

Un cheminement engagé avec Les Jeunes Solistes

Il est l’une des figures majeures de la musique contemporaine en Suisse. Le compositeur Klaus Huber, à l’esthétique particulièrement poétique, a écrit de nombreuses pièces à l’intention de l’ensemble Solistes XXI.

 « Nous devons nous opposer de toutes nos forces, spirituelles et artistiques, au capitalisme globalisé »

La musique peut-elle être un moyen de réagir au monde contemporain ?
 
Elle le doit. Nous vivons dans un monde où il est proclamé qu’il n’y a aucune alternative au capitalisme globalisé – c’est le fameux acronyme « TINA » : « There is no alternative ». Nous devons bien sûr nous opposer de toutes nos forces, spirituelles et artistiques, à cette nouvelle religion mondiale qui mène la planète à sa ruine. Dans Miserere Hominibus (2005-2007), ma troisième œuvre composée pour Rachid Safir et Solistes XXI, je me suis attaqué à ce thème brûlant, en utilisant notamment des extraits du livre de Carl Amery, Global Exit. J’ai musicalement attrapé le Veau d’Or par les cornes !
 
Comment votre longue relation avec Rachid Safir et Solistes XXI s’est-elle construite ?
 
Lors de ma première rencontre avec eux, leur musicalité, les couleurs vocales, l’intonation, m’impressionnèrent beaucoup. La première commande expressément composée pour Rachid Safir et Solistes XXI fut Agnus Dei cum recordatione (1990/91), un hommage à Jehan Ockeghem. Ce qui m’a bouleversé, c’est de constater à quel point les interprètes sont allés au fond de cette musique nouvelle pour eux. L’exactitude et la transparence de l’ensemble dans Lamentations sacrae et profanae – ad responsoria Gesualdi m’ont incité à composer pour eux Miserere Hominibus, où j’utilise des tiers de tons. J’ai dernièrement poursuivi cette collaboration radieuse avec une réduction de Threni (1957/58) de Stravinsky, créée en février dernier à l’Opéra Bastille.
 
Propos recueillis et traduits de l’allemand par Jean-Guillaume Lebrun


Solistes XXI (ex Les Jeunes Solistes)
28 rue des petites écuries
75010 Paris
Tél. 01 42 47 16 11
Fax : 01 42 47 16 12

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