La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -156-beethoven

Georges Pludermacher

Georges Pludermacher - Critique sortie Classique / Opéra
Crédit : Christian Chamourat

Publié le 10 mars 2008

L’art de la transcription

Le pianiste français interprète au musée d’Orsay les transcriptions des 3ème et 5ème symphonies de Beethoven. Un répertoire qu’il connaît sur le bout des doigts, pour avoir notamment participé à l’enregistrement de l’intégrale des transcriptions paru chez Harmonia Mundi.

« Pendant mes études, je préférais le répertoire symphonique à la musique pour piano. Je faisais donc mes propres transcriptions de symphonies de Mozart, mais aussi de pièces de Ravel ou de Stravinsky. En transcrivant les symphonies de Beethoven pour piano, Liszt a eu le génie de l’illusion acoustique de l’orchestre. En véritable visionnaire, il va au bout des possibilités de l’instrument – je m’en suis rendu compte en jouant une fois sur un instrument d’époque. Il faut rappeler que ces transcriptions permettaient de diffuser une musique qui était limitée à quelques salles de concerts. Liszt voulait faire connaître la musique de Beethoven. L’intérêt du piano est d’apporter à ces symphonies une souplesse de phrasé, des variations dans les respirations. Mais l’essentiel demeure de recréer les différences de timbres instrumentaux et le relief de l’orchestre sur le clavier.
 
« L’intérêt du piano est d’apporter à ces symphonies une souplesse de phrasé, des variations dans les respirations. »
 
La transcription de la Symphonie Héroïque est ma préférée, car elle est à la charnière entre les grandes formes classiques et les audaces du langage musical beethovénien. Je me permets de faire quelques rajouts aux transcriptions de Liszt. Par exemple, dans la « Marche funèbre », pour donner l’impression des ponctuations graves des contrebasses, je joue les notes ensembles, puis je les enlève une par une. Cet effet a d’ailleurs été exploité par Schumann dans Les Papillons.
La transcription pour piano à quatre mains de la 5ème symphonie de Beethoven par Czerny rappelle combien l’exercice à quatre mains est diabolique. On est toujours en train de se cogner, il faut croiser les mains, savoir qui utilise la pédale. Mais c’est passionnant car on s’entend respirer ensemble, phraser ensemble. »
 
Propos recueillis par A. Pecqueur


Le 15 mars à 14h (5ème symphonie, avec Alan Gampel) 22 mars à 16h (3ème symphonie) au musée d’Orsay. Entrée libre.

A propos de l'événement



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