La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -151-du-theatre

Didier Kerckaert 

Didier Kerckaert  - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2007

la valeur n’attend pas le nombre des années !

Didier Kerckaert  est responsable pédagogique de l’EPSAD, seule école de formation au nord d’une ligne Rennes-Paris-Strasbourg et jeune pépinière de talents.

Comment s’organise la formation à l’EPSAD ?

Didier Kerckaert : La journée des élèves est très dense : ils travaillent de 9h à 20h et souvent après ! Le matin est consacré à l’entraînement de l’acteur, du corps, de la voix : dans cette école, l’entraînement physique est à la base de l’engagement artistique. Les élèves arrivent parfois démunis physiquement et on voit peu à peu leurs corps se délier, s’épanouir, devenir de plus en plus présents et de mieux en mieux à même d’incarner les personnages. L’après-midi, on invite des metteurs en scène pour faire des ateliers de six semaines à l’issue desquels ont lieu des représentations. Il y a plein de manières différentes de travailler et nous voulons faire découvrir aux élèves des esthétiques diverses pour qu’ils améliorent à la fois leur métier et leur bonheur et qu’ils apprennent à s’intégrer et à s’adapter au mieux à la vie professionnelle.

« Nous voulons des élèves qui soient le plus ouverts possible. »

Peut-on parler d’une « marque de fabrique » EPSAD ?

D. K. : Même si nous invitons des créateurs aux esthétiques différentes, je crois qu’ils constituent une sorte de famille théâtrale avec Stuart Seide, même s’ils ne sont pas ses clones ! Ce sont tous des metteurs en scène qui placent l’acteur au centre du texte et le considère comme un acteur-sculpteur, un acteur-écrivain. Une des spécificités de notre école, qui est vraiment et uniquement une école de l’interprétation, est de considérer que l’acteur se doit d’être un créateur qui a un point de vue sur le théâtre, sur les arts, sur la vie, sur le monde, qui adopte une démarche critique en même temps qu’artistique. On fait en sorte que chaque élève comédien fasse un travail sur lui-même, sa sensibilité, son intelligence mais soit aussi attentif à la choralité, au travail collectif. On essaie d’éviter les démarches individualistes car il est difficile de faire du théâtre seul : il faut apprendre à être vigilant à l’autre quand on joue. L’acteur est un peu comme une éponge, il doit apprendre à absorber tout ce qui l’entoure et peut nourrir son art : c’est là un des principes de la philosophie de cette école.

L’EPSAD est en lien étroit avec le Théâtre du Nord.

D. K. : Nous ne sommes pas dans le même bâtiment mais l’école et le théâtre sont liés de façon organique et les apports entre les deux sont réciproques. Les élèves vont à la rencontre des divers corps de métier du théâtre et ils en sont les spectateurs privilégiés. Ils accompagnent les spectacles, découvrent des équipes artistiques et sont mis en contact avec la multiplicité étonnante des formes théâtrales, ce qui est passionnant et très formateur. Nous voulons des élèves qui soient le plus ouverts possible, qui prennent le risque d’explorer toutes les formes, ce pourquoi nous les invitons à mettre en place des projets personnels dans lesquels nous n’intervenons pas et qui sont présentés soit à l’école, soit au Théâtre du Nord.

Propos recueillis par Catherine Robert


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